PARIS, 21 janvier (Reuters) - L'armée française pourrait louer sept à huit avions de transport militaire A400M et trois frégates multimissions auprès d'une ou deux sociétés publiques à partir de cet automne, a-t-on déclaré mercredi au ministère de la Défense.

L'idée de ces "sociétés de projet" est d'acheter à l'Etat des matériels militaires pour les relouer à l'armée, permettant ainsi de compenser l'absence des 2,2 milliards d'euros de recettes exceptionnelles nécessaires pour stabiliser le budget du ministère de la Défense à 31,4 milliards cette année.

Au total, le gouvernement doit trouver 6,2 milliards d'euros de recettes exceptionnelles sur l'ensemble de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, qui sera actualisée cet été.

Le gouvernement ne pourra pas compter cette année sur les recettes estimées à 2,6 milliards d'euros provenant de la vente de fréquences utilisées par la télévision numérique terrestre (TNT) aux opérateurs télécoms, leur attribution n'étant prévue qu'en décembre 2015.

Les recettes des cessions identifiées de bien immobiliers devraient avoisiner 500 millions d'euros et le gouvernement ne souhaite pas lancer un nouveau programme d'investissements d'avenir (PIA), a-t-on précisé au ministère de la Défense.

Les sociétés de projet seront capitalisées grâce à la cession de nouvelles participations de l'Etat dans des sociétés publiques n'appartenant pas forcément au secteur de la défense.

"Le schéma est simplissime : une ou deux sociétés publiques françaises pour du matériel militaire destiné à l'armée française", a-t-on expliqué.

La France possède déjà six A400M livrés par Airbus Group et compte en réceptionner un ou deux de plus d'ici l'automne, tandis que les trois frégates proviennent du constructeur naval militaire DCNS, dont l'équipementier Thales détient 35%.

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian recevront mardi prochain lors d'un déjeuner les dirigeants des six groupes français de défense concernés par les sociétés de projet - Airbus Group, Safran , Thales, DCNS, Dassault Aviation et le groupe de formation et d'assistance DCI.

Dans un second temps, la France pourrait envisager d'ouvrir le capital des sociétés de projet à des investisseurs privés, a précisé la même source.

(Cyril Altmeyer, édité par Pascale Denis)

Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, THALES, DASSAULT AVIATION, AIRBUS GROUP