LYON, 22 mai (Reuters) - Le tribunal administratif de Lyon a annulé mardi la délibération approuvant le budget de la collectivité pour l'année 2016 de la région Auvergne-Rhône-Alpes dirigée par le président des Républicains, Laurent Wauquiez.

Le tribunal justifie sa décision par le fait que "l'information délivrée aux membres du conseil régional pour le vote du budget, notamment en ce qui concerne la répartition de l'enveloppe de 4,7 millions d'euros pour le projet de Center Parcs à Roybon (Isère), n'a pas été suffisante pour leur permettre d'exercer leurs attributions".

Le premier vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Etienne Blanc a réagi mardi soir en précisant qu'à l'époque, "l'exécutif n'avait pas pu répondre aux questions du groupe écologiste sur les détails de l'affectation de ce budget car il s'agissait d'une autorisation de programme et que le dossier n'était pas finalisé". Il estime que cette décision de justice sera sans conséquence sur le fonctionnement de la région. "Ce budget a été exécuté, les comptes administratifs ont été validés, faire revoter le budget n'aurait donc aucun sens" considère-t-il, relevant en outre qu'il "ne s'agit que d'un millième du budget".

Le groupe d'opposition socialiste et Démocrates souligne de son côté que cette annulation constitue "une première en France". "Une nouvelle fois l'image de la deuxième région de France pâtit du comportement de son président" commente Jean-François Debat, président du groupe.

Il estime que "c'est une sanction lourde à l'encontre du "corsetage" de la vie démocratique pratiquée par Laurent Wauquiez : déni de démocratie, mépris de l'opposition, et donc des électeurs, limitation du droit d'amendement, et absence totale de transparence dans le vote puis dans la répartition du budget régional".

Myriam Laïdouni Denis, membre du groupe "Citoyens, écologistes et solidaires" qui avait porté le recours devant le tribunal estime que "Laurent Wauquiez doit faire voter à nouveau la délibération sur le budget et devra changer ses pratiques". (Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)