(Actualisé avec réactions)
    PARIS, 24 juin (Reuters) - Le chômage est reparti à la
hausse en mai en France après deux mois consécutifs de recul,
sous l'effet d'un nombre élevé de réinscriptions après les
nombreuses désinscriptions pour défaut d'actualisation des
dossiers du mois d'avril, selon les chiffres publiés vendredi
par le ministère du Travail. 
    Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune
activité) a progressé de 0,3% sur un mois, à 3.520.300, soit
9.200 personnes de plus qu'à fin avril. 
    En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une
activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi augmente
de 0,6 %, soit 31.300 personnes de plus en un mois, à 5.428.300
(5.726.400 en incluant les départements d'Outre-mer, également
en hausse de 0,6 % sur un mois). 
    Ce rebond intervient après deux mois de baisse, de 1,7% en
mars et de 0,6% en avril pour la catégorie A. En associant les
catégories A, B et C, le recul s'était élevé à 0,2% en mars et à
1,0% en avril.   
    La ministre du Travail Myriam El Khomri souligne dans un
communiqué que "les divers événements du mois de mai ont pu
impacter l'activité mais les perspectives de croissance et de
créations d'emploi pour 2016 sont positives." 
    
    "AMÉLIORATION EN PROFONDEUR", JUGE MYRIAM EL KHOMRI 
    Au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation des
opposants au projet de loi Travail, le Medef déclare dans un
communiqué que "la hausse du chômage montre que la timide
reprise, notamment engagée grâce au Pacte de responsabilité, a
été entravée par les blocages de ces dernières semaines."       
    La CGT, fer de lance de la mobilisation contre ce texte,
avait tenté fin mai-début juin de paralyser l'économie française
en organisant le blocage des raffineries et des dépôts de
carburants avant d'étendre le mouvement au secteurs du
nucléaire, des transports mais aussi de la collecte et du
traitement des ordures.       
    Le ministère, qui met en avant les évolutions en tendance
plutôt que d'un mois sur l'autre, indique que sur trois mois, le
nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A diminue de 2,0%
(soit 70.700 personnes) et qu'il s'inscrit également en recul de
1,0 % sur un an.    
    En prenant en compte les catégories A, B et C, le nombre de
chômeurs diminue de 0,6% sur trois mois mais progresse encore de
0,4% sur un an. 
    Par tranche d'âge, pour ces trois catégories, le nombre de
chômeurs inscrits à Pôle emploi a progressé sur le mois de 0,8%
chez les moins de 25 ans, de 0,6% pour les 25-49 ans et de 0,3%
chez les 50 ans et plus.   
    Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi recule seulement
chez les jeunes (-6,3%), il augmente encore de 5,4% chez les
seniors et progresse de 0,2% chez les 25-49 ans.   
    Pour la seule catégorie A, la tendance sur les trois
derniers mois apparaît favorable dans toutes les tranches d'âge
(-1,8% chez les moins de 25 ans, -2,3% chez les 25-49 ans et
-1,3% chez les 50 ans ou plus).
    "Cette baisse témoigne également d'une amélioration en
profondeur de la situation sur le marché du travail qui concerne
toutes les classes d'âge sur les trois derniers mois et qui se
manifeste également par une diminution du nombre de demandeurs
d'emploi de longue durée", souligne Myriam El Khomri.     
    Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle
emploi, considérés comme chômeurs de longue durée, s'inscrit en
effet en baisse de 0,6% sur le mois, à 2.451.100 et recule de
1,3% sur trois mois, même s'il progresse de 3,6% sur un an.     
    Sur les trois mois à fin mai, les entrées à Pôle Emploi ont
bondi de 4,4% par rapport aux trois mois précédents, tandis que
les sorties ont bondi de 7,8%. 
    Le ministère du Travail souligne que la hausse du nombre
d'entrées à Pôle Emploi et l'évolution du nombre de demandeurs
d'emploi en mai ont notamment été alimentées par un nombre de
réinscriptions sur les listes "élevé à la suite des sorties pour
défaut d'actualisation observées en avril".     
    Sur les trois mois à fin mai, les sorties ont, comme les
trois mois précédents, été dopées par les cessations
d'inscriptions pour défaut d'actualisation (qui comptent pour
près de la moitié des sorties), mais les reprises d'emploi
déclarées (98.700) ont dépassé les entrées en stage (62.700).   
  
       
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 (Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)