PARIS, 25 octobre (Reuters) - Le chômage s'est retourné en
nette baisse en septembre en France, effaçant son rebond du mois
d'août avec un recul d'une ampleur sans précédent depuis plus de
vingt ans, selon les chiffres publiés mardi par le ministère du
Travail.     
    A six mois de l'élection présidentielle, ce chiffre devrait
accorder un peu de répit à François Hollande, qui a fait de la
baisse du chômage une condition pour briguer un nouveau mandat
et doit désormais faire face aux doutes y compris dans les rangs
de sa majorité depuis la publication d'un livre de "confidences"
à des journalistes. 
    D'autant plus qu'il vient quelques jours après le relèvement
par Standard & Poor's de la perspective de la dette souveraine
de la France, qui est désormais considérée comme "stable" par la
principale agence de notation. 
    Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune
activité) a reflué de 1,9% le mois dernier pour s'établir à
3.490.500, soit 66.300 personnes de moins qu'à fin septembre. 
    Un recul d'une telle ampleur est inédit depuis le début de
la série statistique du ministère, entamée en janvier 1996.     
    Ce plongeon, qui intervient après une hausse de 1,4% en
août, ramène le nombre d'inscrits sous la barre de 3,5 millions
de personnes pour la première fois depuis janvier 2015.
    La progression du mois d'août, la plus forte depuis
septembre 2013, avait été qualifiée d'"atypique" par la ministre
du Travail Myriam El Khomri, qui l'avait expliquée par "les
difficultés rencontrées dans certains secteurs d'activité
particulièrement affectés par les attentats de juillet
(tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisir,
notamment)". 
    
    DENTS DE SCIE
    En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une
activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a diminué
de 0,7%, soit 38.000 personnes de moins en un mois, à 5.480.200
(5.781.300 en incluant les départements d'Outre-mer, également
en baisse de 0,7% sur un mois).     
    Sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A recule de
1,7% tandis que le total des inscrits dans les catégories A, B
et C augmente de 1,0%.
    Ce chiffre a évolué en dents de scie durant l'été, avec une
baisse de 0,5% en juillet (-19.100 personnes) et un rebond de
1,4% en août (+50.200 personnes). En associant les catégories A,
B et C, la progression du nombre d'inscrits à Pôle emploi avait
atteint 0,1% en juillet et 1,4% en août. 
    La catégorie D, qui regroupe les demandeurs d'emploi non
tenus de rechercher un emploi, en raison par exemple d'une
formation ou d'une maladie, se maintient au-dessus du seuil de
300.000 personnes qu'elle a franchi pour la première fois en
juin. 
    Elle s'inscrit en léger recul sur un mois, refluant de 0,2%,
mais affiche un bond de 16,4% sur un an, sous l'effet du plan de
500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi
annoncé par François Hollande mi-janvier.
    La baisse du mois de septembre a concerné toutes les
catégories d'âge mais a davantage profité aux moins de 25 ans.
Pour la seule catégorie A, en évolution sur un mois, le nombre
d'inscrits à Pôle emploi baisse de 5,3% chez les jeunes,
abandonne 1,7% chez les 25-49 ans mais cède seulement 0,2% chez
les 50 ans et plus. 
    
    TENDANCE A LA BAISSE CHEZ LES JEUNES
    Sur un an, la tendance reste à la baisse chez les jeunes
(-7,0%) et les 25-49 ans (-2,0%), mais le nombre total de
chômeurs chez les seniors progresse de 2,4%.
    Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle
emploi, considérés comme chômeurs de longue durée, s'inscrit en
légère baisse de 0,3% en septembre, à 2.415.500, et il régresse
également de 0,5% sur un an. 
    Leur proportion dans le nombre total de chômeurs est en
hausse de 0,2 point, à 44,1%.  
    Sur les trois mois à fin septembre, les entrées à Pôle
Emploi dans les catégories A, B et C ont augmenté de 1,9% par
rapport aux trois mois précédents. Elles affichent une hausse de
12,6% sur un an.   
    Dans le même temps, les sorties de Pôle Emploi ont reculé de
1,9% sur trois mois, avec notamment une hausse des sorties pour
reprise d'emploi déclarée (+3,7%), entrée en stage (+13,2%) et
radiation administrative (+1,6%). Elles affichent elles aussi
une progression de 12,6% sur un an.   
    A la différence de l'évolution irrégulière du nombre de
demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, le taux de chômage
selon les critères du Bureau international du travail (BIT), qui
permet les comparaisons internationales, est orienté à la baisse
depuis l'automne 2015. 
    Au deuxième trimestre, il s'établissait à 9,6% de la
population active en France métropolitaine et à 9,9% en incluant
les départements d'Outre-mer.    
     
 Les indicateurs français en temps réel                    
 Les indicateurs de la zone euro en temps réel             
 LE POINT sur la conjoncture française                     
 
 (Myriam Rivet, avec Leigh Thomas, édité par Yves Clarisse)