PARIS, 12 juillet (Reuters) - Le fond de réserve pour les retraites (FFR) constitué en prévision du "papy-boom" ne pourra que très marginalement éponger le déficit du régime général, selon des prévisions du Conseil d'orientation des retraites (COR), publiées jeudi.

Le FRR, qui a été crée en 1999 en prévision de l'arrivée massive des générations du "baby-boom" d'après-guerre à la retraite à partir de 2020, était doté d'une valeur d'actifs de 36 milliards d'euros à la fin de 2016.

Mais il est "largement sous-dimensionné face aux déficits restant à couvrir", selon le COR pour qui ce résultat n'est "pas surprenant" vu qu'on lui a retiré en 2010 ses sources de financement et détourné de son objectif premier.

Alimenté à la base par des prélèvements sociaux ainsi que, entre 2000 et 2006, les excédents de la CNAV (Caisse nationale d'assurance vieillesse), il n'a plus d'autres sources de financement depuis la réforme des retraites de 2010 que le fruit de ses placements, dont le rendement annuel moyen est de 4,2%.

Le FRR verse par ailleurs chaque année depuis 2011 et jusqu'en 2024 (date à laquelle il n'a plus d'objectif), 2,1 milliards d'euros à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES) pour éponger les déficits des organismes chargés d'assurer les prestations du régime de base de l'assurance vieillesse.

Il doit également restituer aux entreprises électriques et gazières (IEG) en 2020 un trop-plein de 4,8 milliards d'euros versé au moment de l'adossement de leur régime (la Caisse nationale des industries électriques et gazières - CNIEG) au régime général.

Au total, l'actif mobilisable de ces réserves en 2025 ne devrait pas dépasser 15 milliards d'euros.

Selon l'un des trois scénarios proposés par le COR, les réserves du FRR seraient entièrement utilisées en une fois pour couvrir une partie du déficit. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)