PARIS, 5 février (Reuters) - Le gel de la production de foie gras dans le sud-ouest de la France pendant plusieurs mois, pour éradiquer une épidémie de grippe aviaire, devrait entraîner une hausse des prix, estiment les producteurs.

La filière, confrontée depuis novembre à la propagation du virus, craint les conséquences de la décision du gouvernement, prise le mois dernier, d'établir un "vide sanitaire" dans 18 départements du sud-ouest, dont les huit touchés.

Jusqu'à la mi-mai, les éleveurs n'ont plus le droit d'accueillir de nouveaux canards ni de nouvelles oies, ce qui se traduira par une chute de 25% de la production de foie gras en 2016, selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras. "Il y aura une augmentation du prix, c'est inévitable", estime Christophe Barrailh, président du le Cifog.

Le comité estime notamment que les exportations de foie gras baisseront de 1.500 tonnes, soit un manque à gagner de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"On se met dans l'hypothèse ou l'on pourra réexporter pour les fêtes de fin d'années," précise Jean-Jacques Caspari, directeur général de Rougié, une des marques du plus gros fabriquant mondial de foie gras, Euralis. Mais "ce ne sera peut-être pas le cas", ajoute-t-il.

Les effets de la crise due à l'épidémie d'influenza aviaire sont d'autant plus visibles que le sud-ouest concentre 71% de la production de foie gras du pays, de loin le premier producteur et le premier consommateur au monde.

Les importations, en provenance principalement de Hongrie et Bulgarie, ne devraient pas compenser la chute de la production française, d'après le Cifog.

Au moins 15 pays ont fermé leurs frontières aux volailles et produits de volailles françaises depuis le début de la crise, dont le Japon, plus gros importateur de foie gras français. (Sybille de La Hamaide, édité par Simon Carraud)