AJACCIO, Corse du Sud, 24 octobre (Reuters) - Le maire UMP d'Ajaccio (Corse du Sud), Laurent Marcangeli, dont l'élection a été annulée cette semaine par la justice, annonce dans un entretien à Corse-Matin qu'il ne fera pas appel de la décision mais entend à nouveau briguer la mairie.

Le tribunal administratif a annulé l'élection, le 30 mars dernier, du député UMP qui avait battu le maire sortant divers gauche Simon Renucci par 281 voix d'écart, au motif que des "manoeuvres frauduleuses" avaient entaché le scrutin. (voir )

Les juges avaient notamment retenu une augmentation très importante du nombre de procurations au second tour (640 de plus qu'au premier tour).

Dans l'entretien au quotidien régional à paraître samedi, Laurent Marcangeli assure qu'il présentera sa démission lors du conseil municipal du 27 octobre.

"Il y a eu une défaillance collective dans le système d'établissement des procurations à tous les niveaux, chez nous, chez nos adversaires et au sein même du commissariat d'Ajaccio, mais le plus grave, c'est de laisser penser que les voix ont été volées", dit-il.

"Que les Ajacciens ne se méprennent pas, ils n'ont pas élu un voyou à la tête de la Ville", assure le député qui entend être réélu, même si une enquête judiciaire pour fraudes et achat de voix, ouverte par le parquet d'Ajaccio, pourrait changer la donne.

"J'irai à nouveau à la rencontre des Ajacciens, je leur donnerai la parole en répondant aux questions sans me dérober", ajoute Laurent Marcangeli.

"Nous remettons notre responsabilité entre les mains des Ajacciens, eux seuls ont le pouvoir. Ils me l'ont confié un temps, je le leur rends. A eux de dire ce qu'ils souhaitent désormais, la liste que j'ai conduite sera représentée sans varier d'un iota."

L'annulation de l'élection nécessite l'installation provisoire d'une "équipe composée d'anciens élus et de personnalités de la société civile pour gérer les affaires courantes dans un délai d'une semaine", a précisé à Reuters une porte-parole de la préfecture de Corse du Sud.

Un nouveau scrutin aura lieu dans les trois mois, dans un climat politique particulièrement tendu. "Fin janvier au plus tard, on revotera à Ajaccio", a-t-elle dit.

(Roger Nicoli, édité par Gregory Blachier)