PARIS, 13 août (Reuters) - Le numéro deux du Medef, Patrick Martin, estime lundi que la piste d'un transfert des indemnités maladie de la Sécurité sociale vers les employeurs en cas d'arrêts courts représente une double peine.

Le Premier ministre Edouard Philippe a défendu la semaine dernière la nécessité d'une remise à plat de ces indemnités, dans le sillage d'un article des Echos selon lequel le gouvernement envisagerait de faire payer aux entreprises quatre jours d'indemnités journalières au-delà du délai de carence de trois jours pour les arrêts de moins de huit jours.

"C'est la double peine ! Les absences de courte durée sont extrêmement perturbantes pour l'entreprise et représentent un coût", déclare le président délégué du Medef, Patrick Martin, dans un entretien au Parisien publié lundi.

"Si en plus l'entreprise doit prendre en charge l'indemnisation de ces absences, cela représente une enveloppe qui s'élève à 900 millions d'euros", estime-t-il.

"En toile de fond du projet du gouvernement, il y a ce raisonnement contestable, à savoir que les entreprises elles-mêmes seraient responsables de cet absentéisme de courte durée", juge-t-il, tout en appelant à des contrôles plus stricts pour limiter les abus d'arrêts maladie courts.

"Nous entendons une petite musique qui n'est pas de notre goût : le bonus-malus, le transfert des indemnités journalières… Il ne faudrait pas que ces annonces viennent casser le climat de confiance des entrepreneurs", conclut-il.

(Julie Carriat)