PARIS, 12 juillet (Reuters) - Le futur procès des attentats du 13 novembre 2015 débordera sans doute sur 2021, a déclaré jeudi à des parties civiles le juge Christophe Teissier, qui a coordonné l'instruction depuis le début mais va passer la main, ont rapporté des participants.

Les six magistrats instructeurs se sont donné jusqu'à septembre 2019 pour achever leurs investigations afin que l'ordonnance de renvoi aux assises puisse être rendue au plus tard fin avril 2020, avant la fin théorique de la détention provisoire du seul survivant des commandos, Salah Abdeslam.

Mais le temps de purger de probables recours et de régler l'organisation d'un procès hors norme, avec au moins 13 prévenus dans le box et un nombre record de parties civiles et d'avocats, le procès pourrait ne commencer que fin 2020.

Selon Christophe Teissier, cité par des participants à la troisième réunion d'information des parties civiles organisée cette semaine, il pourrait durer au moins six mois.

"Il sera difficile d'avoir un jugement avant 2021", a dit le juge d'instruction, selon les mêmes sources.

Les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis ont fait 130 morts et plus de 400 blessés.

A ce jour, 11 personnes ont été mises en examen dans ce dossier, dont Salah Abdeslam.

Les mises en examen de deux autres hommes, déjà poursuivis en Belgique pour leur implication présumée dans les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, sont attendues dans les prochains jours, ont précisé les juges aux parties civiles.

Ce sont au moins ces 13 personnes, impliquées à des degrés divers dans la préparation des attentats, qui devraient se retrouver dans le box des accusés.

Des mandats d'arrêts internationaux visent par ailleurs d'autres suspects, dont les frères Jean-Michel et Fabien Clain, qui ont revendiqué les attentats au nom de l'Etat islamique, et Oussama Atar, considéré comme un des commanditaires présumés, ou au moins un des coordinateurs, de ces attaques.

Les deux premiers seraient encore en vie et actifs en Syrie. Le troisième pourrait en revanche avoir été tué, sans que cela ait pu être confirmé à ce jour. (Emmanuel Jarry, édité par Simon Carraud)