(Corrige l'évolution § 8)
    PARIS, 14 août (Reuters) - Le taux de chômage calculé selon les normes du
Bureau international du travail (BIT) s'est replié de 0,2 point au deuxième
trimestre en France métropolitaine pour s'établir à 8,7% de la population
active, un recul qui s'est principalement manifesté chez les jeunes, selon les
données publiées mardi par l'Insee.
    En incluant les départements d'outre-mer (hors Mayotte), il s'inscrit en
baisse de 0,1 point à 9,1%.  
    Si l'Insee a confirmé les taux observés à la fin mars, le chiffre de fin
décembre 2017 a été révisé en baisse de 0,1 point, à 8,9%. 
    La diminution du deuxième trimestre - qui s'inscrit dans la marge d'erreur
de l'estimation - était attendue après le net rebond du trimestre précédent
(+0,3 point en métropole, +0,2 point avec les Dom), contrecoup de la franche
baisse de la fin d'année 2017, mais l'Insee tablait sur un recul plus marqué.
    Dans ses dernières prévisions, publiées en juin, l'institut national de la
statistique tablait en effet sur un taux de chômage revenu à 9,0% à l'échelle
nationale à mi-année.
    Sur un an, le repli du taux de chômage atteint 0,4 point pour la France
métropolitaine et 0,3 point pour la France entière. 
    Cette diminution du taux de chômage au deuxième trimestre intervient alors
que l'Insee a annoncé la semaine dernière que l'emploi salarié avait progressé
de 0,2% au premier trimestre dans le secteur privé en France, avec la création
nette de 31.000 emplois sur la période et de 241.100 sur les douze mois à fin
juin.         
    En se fondant sur les critères du BIT, ce qui permet les comparaisons
internationales, le nombre de chômeurs s'élevait à 2,538 millions en France
métropolitaine en moyenne au deuxième trimestre, soit 48.000 personnes de moins
qu'au trimestre précédent.
    A titre de comparaison, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune
activité (catégorie A) inscrits à Pôle emploi atteignait 3,441 millions à fin
juin.    
    La baisse du taux de chômage en France métropolitaine au deuxième trimestre
a notamment concerné les jeunes (-0,7 point) et s'est manifestée de façon moins
marquée chez les 25-49 ans (-0,2 point). Le taux de chômage des 50 ans et plus
est en revanche resté inchangé, à la fois sur le trimestre et sur un an. 
    
    SIGNAUX ENCOURAGEANTS
    Au-delà de ce recul limité du taux de chômage, l'évolution d'un certain
nombre de données - qu'il s'agisse du chômage de longue durée, du taux d'emploi
ou des indicateurs de sous-emploi - s'avère encourageante pour l'évolution du
marché du travail.     
    Parmi les chômeurs, le nombre de personnes déclarant rechercher un emploi
depuis au moins un an s'élève à 1,0 million au deuxième trimestre, observe
l'Insee. Le taux de chômage de longue durée en France métropolitaine s'établit
ainsi à 3,6% de la population active, comme au trimestre précédent, mais il
diminue de 0,4 point sur un an.
    Après avoir oscillé entre 4,0% et 4,3% de début 2013 à l'été 2017 - à des
plus hauts depuis le début de cette série statistique en 2003 - le taux de
chômage de longue durée est retombé à 3,7% au quatrième trimestre 2017 et n'a
donc pas varié significativement depuis.     
    Par ailleurs, le taux d'emploi des 15-64 ans est resté quasi stable, une
progression de 0,1 point le portant à 65,8%, son plus haut niveau depuis le
début des années 80. Dans le détail, le taux d'emploi a progressé de 0,3 point
pour les 25-49 ans mais est resté quasiment inchangé pour les jeunes et les
seniors.     
    Selon l'Insee, au deuxième trimestre, le taux d'emploi des 15-64 ans en
contrat à durée indéterminée atteignait 49,3% (+0,1 point par rapport au
trimestre précédent, +0,4 point sur un an). Le taux pour ceux en contrat à durée
déterminée (CDD) ou en intérim s'établissait à 7,8% (-0,2 point sur le
trimestre, -0,1 point sur un an). 
    Sur le trimestre, le taux d'emploi à temps complet est resté stable, à 53,9%
(+0,6 point sur un an) et celui à temps partiel a progressé de 0,2 point, à
12,0% (inchangé sur un an).
    L'Insee a par ailleurs recensé 1,5 million de personnes souhaitant un emploi
sans être considérées comme des chômeurs par le BIT, parce qu'elles ne sont pas
disponibles dans l'immédiat ou qu'elles ne cherchent pas activement. 
    Cette population, qualifiée de "halo du chômage", a diminué de 19.000 par
rapport au premier trimestre et reculé de 25.000 sur un an.    
    
    Statistiques détaillées sur le site de l'Insee :
    https://bit.ly/2nDauHG

 Le point sur la conjoncture française                          
 Graphique: le taux de chômage en France        http://tmsnrt.rs/2C2boar
 
 (Myriam Rivet, édité par Dominique Rodriguez et Julie Carriat)