(Actualisé avec autres aides concernées)

PARIS, 22 juillet (Reuters) - Le gouvernement envisage de faire baisser l'ensemble des aides au logement de cinq euros par mois à partir du 1er octobre, selon franceinfo qui cite samedi le ministère de la Cohésion des territoires.

Cette baisse concernerait non seulement les aides personnalisées au logement (APL), comme annoncé plus tôt par le ministre Jacques Mézard, mais aussi les allocations de logement familiale (ALF) et les allocations de logement sociale (ALS).

En tout, c'est plus de six millions de bénéficiaires qui devraient voir leurs allocations diminuer.

Sollicité, le ministère de la Cohésion des territoires n'était pas disponible dans l'immédiat pour confirmer cette information.

Les APL bénéficient à 2,6 millions de foyers, dont 800.000 étudiants, et représentent environ 18 milliards d'euros de dépenses pour les caisses de l'Etat.

Cette annonce découle de "la mise en application de la loi de finances 2017 décidée par le précédent gouvernement", a expliqué Jacques Mézard au journal Le Parisien.

La baisse des APL avait été annoncée par l'exécutif lors d'une audition le 12 juillet de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, et de Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, par la commission des finances de l'Assemblée nationale.

"La baisse des APL a été votée par la précédente majorité (...) Nous prendrons les mesures votées par le Parlement", y avait déclaré Gérald Darmanin, faisant référence à un décret paru le 16 octobre dernier au Journal officiel.

Ce texte traduisait la volonté de l'ancien gouvernement de prendre en compte le patrimoine des bénéficiaires dans le calcul de l'allocation.

François Hollande souhaitait supprimer les APL pour les foyers disposant d'un patrimoine supérieur à 30.000 euros. Cette aide rapporte en moyenne 225 euros aux foyers bénéficiaires.

"Cela n'a rien à voir avec les mesures prises en 2016", s'est défendue Emmanuel Cosse, à l'époque ministre du Logement, qui dénonce une "mesure qui fragilise les moins favorisés".

"Donc la première mesure en matière de logement du gouvernement Philippe aura été la baisse des APL. Affligeant. Et dévastateur pour les moins riches", a-t-elle ajouté sur Twitter.

De son côté, le député de la République en marche Matthieu Orphelin a appelé à trouver d'autres moyens pour aider les étudiants. "Cinq euros par mois, pour les étudiants les plus précaires, ce n'est pas neutre", a déploré l'ancien porte-parole de Nicolas Hulot.

Jacques Mézard a expliqué qu'il n'était "aucunement question" de supprimer les APL pour les étudiants. "On ne va pas supprimer 19 milliards d'euros d'aides au logement, ce serait insensé", a-t-il précisé au Parisien.

Pour autant, le syndicat étudiant la FAGE a critiqué une "mesure dangereuse et injuste" pour les jeunes.

"Dans un contexte où un étudiant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, le logement représente plus de la moitié du budget mensuel d’un étudiant. La FAGE ne peut tolérer que l’on continue de précariser la jeunesse sous couvert de 'mesures d’économie'", dit le syndicat dans un communiqué. (Cyril Camu, édité par Eric Faye)