* François Hollande promet de recevoir les syndicats

* La colère de la base ne retombe pas (Actualisé avec nouvelles manifestations)

PARIS, 21 octobre (Reuters) - Des policiers en colère ont manifesté pour le cinquième soir consécutif, vendredi, en dépit des nouveaux signes donnés par les autorités pour tenter d'apaiser la colère des fonctionnaires qui réclament davantage de moyens et de considération.

A Paris, un demi-millier de policiers se sont rassemblés vers 21h30 devant la cathédrale Notre-Dame, non loin de la préfecture de police, a-t-on appris auprès de participants.

D'autres avaient auparavant manifesté dans plusieurs villes de la banlieue parsienne, ainsi qu'à Lille, Toulon, Ermont (Val d'Oise) ou Charleville-Mézières (Ardennes).

Environ 3.000 policiers, selon une source proche de la police nationale, avaient participé la veille à de nouvelles "Nuit debout des flics", laissant craindre à l'exécutif une extension de la fronde, dont profite l'opposition pour attaquer la majorité socialiste.

De Bruxelles, où il participait à un Conseil européen, François Hollande a notamment annoncé vendredi qu'il recevrait en début de semaine prochaine des organisations de policiers pour recueillir leurs doléances.

Mais les manifestants affirment agir de façon spontanée et expriment leur défiance envers les syndicats.

Parti de l'Essonne lundi soir, ce mouvement de protestation a éclaté après une attaque au cocktail Molotov dans ce département le 8 octobre, à Viry-Châtillon, qui a grièvement blessé deux policiers, dont un est toujours hospitalisé à Paris.

Une demi-douzaine de mouvements spontanés ont eu lieu depuis les années 1980, mais c'est la première fois que la base marque une triple rupture avec l'exécutif, la hiérarchie policière et les organisations représentatives, par ailleurs divisées.

"RÉCUPÉRATION"

Pour tenter de reprendre le mouvement en main, Unité SGP police FO a appelé à une "marche de la colère policière et citoyenne" le 26 octobre à Paris et en province.

Refusant de s'associer à cette initiative présentée comme une tentative de "récupération", une intersyndicale comprenant notamment Alliance a appelé vendredi à des rassemblements silencieux tous les mardis devant les palais de Justice.

Les réunions de concertation organisées cette semaine avec le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, n'ont pas suffi à désamorcer la fronde policière.

Le ministre de l'Intérieur, qui a affirmé avoir répondu à plusieurs des revendications policières depuis le début du quinquennat, a annoncé qu'une concertation avec les personnels de la police nationale débuterait lundi dans chaque département.

Un "plan sécurité publique dédié aux policiers et aux gendarmes" sera annoncé en novembre.

Le ministre de la Justice s'est engagé pour sa part à transmettre aux organisations syndicales "les chiffres sur la réalité de la réponse pénale concernant les atteintes aux personnes dépositaires de l'autorité publique".

Les syndicalistes ont fait part de leur déception à l'issue des réunions, estimant que leurs revendications étaient loin d'être satisfaites. (Simon Carraud et Gérard Bon, édité par)