* Les syndicats veulent inscrire le mouvement dans la durée

* Des temps forts jusqu'au rendez-vous salarial

* Des annonces visant à créer la division, dit la FSU

PARIS, 17 avril (Reuters) - Les organisations syndicales de la fonction publique, unies pour une journée de mobilisation le 22 mai, ont annoncé mardi une série de temps forts dans les prochaines semaines pour inciter le gouvernement à changer de cap sur sa réforme.

"Face à un gouvernement qui ne comprend pas, on est convaincus qu'il faut renforcer la mobilisation et durcir le mouvement", a déclaré le secrétaire général de FO-Fonctionnaires Christian Grolier lors d'une conférence de presse de l'intersyndicale.

En plus d'une journée de mobilisation et de grève nationale le 22 mai prochain, les neuf syndicats de la fonction publique appellent à soutenir tous les mouvements de contestation qui ont lieu dans les services de la fonction publique.

Ils citent la mobilisation dans le ministère de l'Economie et des Finances, dans les hôpitaux, à l'Office national des forêts ou encore chez Météo France.

Un "temps fort" avec "des rassemblements de personnels" est prévu le 15 mai, jour d'une réunion à Bercy sur le recours aux contractuels. L'intersyndicale n'a pas indiqué à ce stade si cette mobilisation était assortie d'un appel à la grève.

Après le 22 mai, "il y aura la suite de la mobilisation" pour peser sur le rendez-vous salarial du mois de juin. Là encore, il n'était pas possible pour l'intersyndicale de préciser la nature de ces actions.

"C'est important d'avoir ce calendrier qui s'inscrit dans la durée et qui a pour objectif de faire reculer les ambitions gouvernementales", a déclaré le secrétaire général de Solidaires Fonction publique Denis Turbet-Delof.

EN QUÊTE DE "RECONNAISSANCE"

Les syndicats de la fonction publique dénoncent la réforme qui prévoit la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires sur cinq ans, ainsi que des restructurations touchant aux instances de représentation du personnel, au statut, à la rémunération et aux modalités de recrutement.

Ces mesures auront un "impact très fort" sur la qualité des services publics rendus, estime la présidente de la CFE-CGC, Nathalie Makarski, qui craint une dégradation des services notamment dans le secteur de la santé et de l'éducation.

Les syndicats souhaitent également une revalorisation des salaires des agents et dénoncent, les "mesures négatives" affectant leur pouvoir d'achat, comme le gel de la valeur du point d'indice ou encore l'introduction de la journée de carence en cas d'arrêt maladie.

Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a promis au lendemain de la dernière manifestation nationale des fonctionnaires le 22 mars dernier de revaloriser les rémunérations des plus "mal payés", comme les infirmières par exemple.

Pour la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, ce genre d'annonce crée un "climat de division (...) qui n'est pas bon".

"Le gouvernement dit: 'on ne va pas pouvoir faire pour tout le monde donc on va choisir. On va considérer qu'aujourd'hui il y a des métiers plus importants que d'autres'" a-t-elle expliqué. "On ne rentrera pas dans ce jeu-là. Il vise à opposer les agents les uns aux autres". (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)