* Interview à Fox News avant sa visite à Washington

* Macron veut "Make France great again"

WASHINGTON, 22 avril (Reuters) - Emmanuel Macron exclut, dans une interview à Fox News diffusée dimanche, tout recul dans le train des réformes qu'il mène depuis près d'un an en France malgré la contestation sociale de ces dernières semaines et affirme son intention de "make France great again".

"Mon programme de réformes vise à moderniser le pays (...) et nous poursuivrons ce programme de modernisation jusqu'à la fin", déclare le chef de l'Etat dans cet entretien, en anglais, accordé vendredi à l'Elysée. "Je veux que ce pays soit à la fois plus fort et complètement adapté aux nouveaux défis, comme l'économie digitale et verte".

A la question de savoir s'il y avait une possibilité qu'il recule sur ces réformes face aux récentes manifestations, Emmanuel Macron répond : "Aucune chance."

"J'ai dit aux Français avant l'élection que je voulais traiter les racines profondes de nos problèmes. Cela prendra parfois du temps. Nous allons devoir prendre des décisions audacieuses mais nous devons régler la situation en profondeur", a-t-il souligné.

"Nous allons donc le faire. Et je n'ai pas d'autre choix parce que si j'arrête ici à cause de certaines protestations - et elles sont légitimes mais elles sont une partie minoritaire du pays - si j'arrête, comment pensez-vous que je serai en mesure de moderniser le pays ?"

"Je vais donc le faire parce que c'est mon devoir et parce que je m'y suis engagé", ajoute-t-il. "Si vous suivez les sondages, vous ne réformez jamais. Vous ne transformez jamais (...) J'ai été élu sur une base très claire et un mandat très clair. Je vais l'appliquer et je regarderai les sondages en temps voulu, pas maintenant".

MAKE IT GREAT AGAIN

"Je suis ici pour servir mon peuple et mon pays et "make it great again" (lui rendre sa grandeur-NDLR) comme quelqu'un que je connais très bien pourrait le dire", poursuit-il en souriant, en référence au slogan de campagne de Donald Trump, qui l'accueillera lundi à Washington pour une visite d'Etat de trois jours.

A l'approche des ses un an à l'Elysée, Emmanuel Macron est confronté au premier mouvement social d'ampleur de son quinquennat, alimentant l'espoir dans les rangs de l'opposition de gauche et de certains syndicats d'une "convergence de luttes".

Aux cheminots remontés contre la réforme de la SNCF, se sont greffés des étudiants et des enseignants vent debout contre la loi ORE et Parcours sup, des retraités subissant de plein fouet pour 60% d'entre eux la hausse de la CSG, des personnels hospitaliers et des élus de banlieue "désabusés" par l'absence de véritable politique publique.

Jeudi, les 190 cortèges prévus dans tout le pays à l'appel de la CGT pour une journée de "convergence des luttes" ont réuni 300.000 personnes, selon la CGT, et 119.500 (108.000 en régions et 11.500 à Paris), selon la préfecture - une mobilisation en baisse faute d'unité entre centrales syndicales.

Les discussions entre les syndicats de la SNCF et le gouvernement elles ont été suspendues, les syndicats refusant de poursuivre les négociations avec la ministre du Travail Elisabeth Borne et demandant - en vain - d'être reçus par Matignon. (Marine Pennetier, édité par Yann Le Guernigou)