PARIS, 24 septembre (Reuters) - Emmanuel Macron, qui a quitté le gouvernement pour tenter de constituer un "rassemblement progressiste" dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017, a déclaré samedi à BFM TV qu'il entendait aussi parler aux électeurs du Front national.

L'ex-ministre de l'Economie a estimé que nombre d'électeurs du parti d'extrême droite étaient plus motivés par la colère face à l'incapacité du personnel politique actuel à résoudre leurs difficultés que par une adhésion aux idées du FN.

Il a cité l'exemple d'anciens camarades d'école à Amiens, qui "votent FN" parce ce "qu'on ne leur parle plus" et parce qu'ils "n'en peuvent plus d'un système qui se reproduit" mais qui "n'ont rien à voir avec l'idéologie du FN".

"Bien sûr (...) que je veux leur parler", a-t-il déclaré. "Mais pas pour leur faire la morale, pas pour leur expliquer (...) que ce sont de mauvais français. Pour entendre leur colère aussi, pour comprendre ce qui les a conduit à faire ce choix."

Pour faire barrage au FN, "on doit aller parler aux Françaises et aux Français qui se tournent vers (lui), parfois pour de bonnes raisons mais sans parfois saisir que les réponses sont incohérentes, comme sur l'Europe, comme sur l'économie, comme parfois sur la sécurité, et aller au fond des choses pour proposer autre chose", a-t-il insisté. (Emmanuel Jarry, avec Catherine Lagrange à Lyon)