PARIS, 25 septembre (Reuters) - Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a insisté dimanche sur l'importance pour la France de ne pas dépasser les 3% de déficit en 2017, quel que soit le futur président.

"On évoque beaucoup, dans les primaires de la droite, mais pas seulement, à gauche aussi, l'idée qu'on pourrait s'affranchir allègrement de la règle de 3%. Ma réponse est non, non, non", a-t-il dit au Grand rendez-vous Europe 1-Les Echos-i TELE.

Le ministre français de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, a réitéré l'objectif du gouvernement actuel de déficits publics ramenés à 2,7% du PIB en 2017, sous le seuil de 3% imposé par le pacte de stabilité européen.

Mais les sondages ne donnent pratiquement aucune chance à la gauche de rester au pouvoir en 2017, après les élections présidentielles et législatives du printemps et les prétendants de droite, comme certains de leurs rivaux potentiels de gauche, laissent entendre qu'ils s'affranchiront de cette règle.

"Ce n'est pas dans l'intérêt de la France, de son économie. Une économie qui fait des déficits s'endette et s'affaiblit. Et si faire des déficits suffisait à réduire le chômage, ça se saurait", a dit Pierre Moscovici.

"Et ça n'est pas non plus dans son intérêt politique, dans sa relation avec ses partenaires et avec l'Allemagne. Pour ceux qui disent ça, je réponds que la Commission fera son travail après 2017. Comme elle l'a fait avant 2017", a-t-il prévenu.

"En 2017, il restera deux pays au-dessus des 3%, l'Espagne et la France. Quelle est la gloire, quel est l'intérêt ?", a insisté Pierre Moscovici.

Dans le Figaro, daté du 21 septembre, il avait déjà déclaré : "Il n'y aura ni sursis supplémentaire, ni entorse, ni exception pour la France. Le déficit public doit tomber nettement en dessous de 3% en 2017 selon nos critères, qui ne sont pas ceux de Paris." (Gérard Bon)