(Au septième paragraphe, lire "dix ans plus tard", au lieu de deux)

PARIS, 26 mai (Reuters) - Les députés français ont rejeté jeudi une proposition de loi du groupe Front de gauche proposant une réhabilitation collective des "fusillés pour l'exemple" de la Guerre 1914-18.

Ce vote intervient à quelques jours des cérémonies marquant le centième anniversaire de la bataille de Verdun, organisées dimanche dans la Meuse en présence de François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel.

Comme le souhaitait le secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants, Jean-Jacques Todeschini, la majorité du groupe PS, les radicaux de gauche, les élus de droite et du centre ont voté un amendement supprimant l'article unique du texte.

Cet article proposait que "les fusillés pour l'exemple" fassent l'objet d'une réhabilitation générale et collective et que la Nation "exprime officiellement sa demande de pardon à leurs familles et à la population du pays tout entier".

Il prévoyait également que leurs noms soient portés sur les monuments aux morts de la Grande Guerre et que la mention "Mort pour la France" leur soit accordée.

Pour le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, "le moment n'est pas venu" pour une réhabilitation générale.

Jean-Jacques Todeschini a rappelé que le Premier ministre Lionel Jospin avait rendu en 1998 un hommage inédit aux "fusillés pour l'exemple" et que dix ans plus tard, le président Nicolas Sarkozy avait fait de même à la mémoire de tous les soldats de la Première Guerre mondiale, sans exception.

Le secrétaire d'Etat a également rappelé l'annonce faite en 2013 par François Hollande de la création d'un espace consacré aux fusillés au Musée de l'Armée aux Invalides, ainsi que la numérisation et la mise en ligne sur le site "Mémoire des Hommes" des dossiers des conseils de guerre. Ces mesures sont effectives depuis le 11 novembre 2014.

Durant la Grande Guerre, quelque 7,8 millions de Français ont été mobilisés. Au total, 1,3 million d'hommes ont été tués, laissant 700.000 orphelins et 600.000 veuves.

Selon le rapport de la commission de la Défense de l'Assemblée, entre 600 à 650 soldats ont été fusillés pour des faits relevant de la désobéissance militaire, soit 741 au total si l'on tient compte des crimes de droit commun et d'espionnage. (Emile Picy, édité par Emmanuel Jarry)