PARIS, 20 mai (Reuters) - Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, assure dans un entretien publié lundi dans Libération que le gouvernement ne compte pas remettre en cause le statut des fonctionnaires, appelés mardi à la grève par les neuf syndicats représentatifs de la fonction publique.

"Nous ne remettrons pas en cause le statut des fonctionnaires", déclare Olivier Dussopt en évoquant "des ajustements, une modernisation, mais pas de remise en cause".

"Si nous avions voulu remettre en cause le statut, nous l'aurions dit", ajoute-t-il.

Les agents de la fonction publique sont appelés mardi à la grève et à la mobilisation par les neuf organisations représentatives du secteur, pour dénoncer les réformes en cours et défendre leur pouvoir d'achat.

Cette troisième journée de mobilisation des fonctionnaires depuis le début du quinquennat est marquée par un appel unitaire, comme la première journée d'action, le 10 octobre dernier.

Dans l'intervalle, la CFDT et l'Unsa s'étaient abstenues lors de la mobilisation du 22 mars.

Les organisations syndicales de la fonction publique dénoncent ce qu'elles qualifient d'"attaques sans précédent du gouvernement contre les agents publics", avec la suppression prévue de 120.000 postes sur le quinquennat, un recours accru aux contractuels, la fusion de certaines instances de représentation du personnel, la mise en place d'une rémunération au mérite ou encore l'introduction d'un plan de départs volontaires.

Elles estiment aussi que les fonctionnaires ont été confrontés à "un ensemble de mesures négatives en matière de pouvoir d'achat", avec notamment le gel de la valeur du point d'indice et le rétablissement de la journée de carence.

Le gouvernement a engagé fin mars des concertations avec les syndicats des trois versants de la fonction publique (territoriale, hospitalière et d'Etat).

Les discussions, qui devraient s'achever fin octobre, portent sur quatre thèmes : simplification du dialogue social, élargissement du recours aux contractuels, rémunération au mérite et plan de départs volontaires.

Le gouvernement pourrait également trouver de nouvelles orientations pour la réforme de l'Etat dans le rapport du Comité Action publique 2022 chargé d'identifier des pistes d'économies dans la dépense publique.

Initialement annoncé pour février 2018, ce rapport devrait être remis "dans les semaines qui viennent", précise Olivier Dussopt.

S'il évoque "un certain nombre de propositions, plus ou moins disruptives", le secrétaire d'Etat auprès de Gérald Darmanin précise que le rapport "n'engage pas le gouvernement" et que les décisions prises seront rendues publiques par le Premier ministre après "une phase de concertation avec les différentes parties prenantes".

(Myriam Rivet, édité par Eric Faye)