BORDEAUX, 20 octobre (Reuters) - Edouard Philippe a défendu vendredi le projet de réforme de la justice devant la Convention nationale des avocats de France à Bordeaux alors que leur inquiétude s'exprime quant à la pérennité de certains tribunaux et de certaines cours d'appel.

Le gouvernement a lancé, au début du mois, cinq chantiers qui doivent déboucher à deux projets de loi d'ici l'été 2018.

Comme l'avait déjà fait la ministre de la Justice jeudi, le Premier ministre a souligné que toutes les modifications qui seraient apportées à cette occasion le seraient dans la plus grande concertation.

"Je connais (...) les inquiétudes qui se sont exprimées parmi les avocats à Metz, à Nantes, à Sarreguemines, à Thionville… au sujet de la carte judiciaire", a déclaré Edouard Philippe.

"Nous conserverons les implantations actuelles des sites judiciaires", a-t-il assuré devant plus d'un millier d'avocats réunis dans une salle plénière du parc des expositions de Bordeaux.

Il a rappelé que les anciens députés, Dominique Raimbourg et Philippe Houillon, tous deux avocats, se sont vu confier une réflexion sur le sujet.

"La ligne de conduite que j'ai fixée est claire : l'institution judiciaire ne doit pas déserter les territoires et nous ne voulons pas d'une justice sans contacts. Et je souhaite que partout on renforce les services d'accueil des justiciables", a dit le Premier ministre, tout en défendant la numérisation des procédures.

Nicole Belloubet avait indiqué jeudi à la presse en marge de son intervention qu'"à partir du moment où vous numérisez, où vous simplifiez les procédures, il faut repenser l'organisation de nos juridictions. Ça ne veut pas dire supprimer des lieux de justice. C'est l'idée qu'on ne peut plus raisonner seulement en territoires géographiques."

Questionné sur le devenir de certaines cours d'appel, elle avait dit qu'elle ne voulait "fermer aucun lieu de justice" tout en estimant "que le statu quo n'était pas possible." (Claude Canellas, édité par Pierre Sérisier)