PARIS, 29 mai (Reuters) - La CGT, engagée dans un bras de fer avec le gouvernement sur la loi Travail, a "franchi la ligne jaune", a estimé dimanche l'ex-premier ministre François Fillon.

Le candidat à la primaire de la droite et du centre en perspective de l'élection présidentielle de 2017 considère que la loi portée par la ministre du Travail Myriam El Khomri a été en grande partie vidée de sa substance, mais que son retrait, pour l'instant exclu par l'exécutif, serait une "catastrophe".

"La CGT a franchi la ligne jaune. Elle est sortie du cadre démocratique républicain", a déclaré François Fillon dimanche sur France 2.

"Il y a des casseurs dans toutes les manifestations, elle a privé des tas de Français de se rendre sur leur lieu de travail (...) et elle a fait quelque chose qui n'a pas, de mon point de vue, été suffisamment soulevé : elle a empêché les journaux de paraître dans un pays démocratique", a-t-il ajouté.

Le syndicat du Livre CGT a empêché jeudi la parution de tous les journaux, sauf L'Humanité, en représailles à leur refus de publier une tribune du numéro un du syndicat, Philippe Martinez.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a lui aussi déploré dimanche cette action.

"Franchement, c'est scandaleux et anti-démocratique, de la même manière que c'est scandaleux quand des militants de la CFDT sont inquiétés parce qu'ils portent la parole de leur organisation", a-t-il dit sur iTELE.

Il a également déploré "quelques franchissements de lignes jaunes de la part de la CGT", citant notamment des "dérapages verbaux" et des assemblées générales dans des raffineries ne se déroulant pas "dans les plus grands principes démocratiques". (Chine Labbé)