BORDEAUX, 24 juin (Reuters) - L'Ordre des médecins a rejeté la demande de révision de la radiation du Dr Nicolas Bonnemaison, condamné en appel à deux ans de prison avec sursis en octobre 2015 pour avoir donné la mort à une patiente en fin de vie, a-t-on appris vendredi auprès de cette organisation.

La chambre disciplinaire de l'Ordre a rendue sa décision le 17 juin. Elle précise qu'elle rejette la requête de l'ex-médecin urgentiste de l'hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), qui était poursuivi à l'origine pour avoir mis fin à la vie de sept patients pour abréger leurs souffrances.

La chambre disciplinaire estime que "le docteur Bonnemaison a délibérément et de sa propre initiative provoqué la mort de patients". Elle précise que sa radiation reste maintenue au 1er juillet 2014 et qu'il pourra demander à en être relevé au terme des trois ans prévus, soit le 1er juillet 2017.

Ses avocats avaient avancé des faits nouveaux pour soutenir la demande de révision. Ils avaient notamment évoqué son acquittement par la Cour d'Assises des Pyrénées-Atlantiques en juin 2014, deux mois seulement après la radiation, et le fait que la cour d'appel d'Angers l'avait ensuite innocenté le 24 octobre 2015 dans le décès de six des sept patients pour lesquels il avait été renvoyé devant la juridiction.

Il avait cependant été condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir délibérément donné la mort à une patiente de 86 ans dans un état de particulière vulnérabilité.

Cette affaire, qui a fait grand bruit, a relancé le débat sur la fin de vie.

Huit jours après la décision de la cour d'appel d'Angers, Nicolas Bonnemaison, qui avait retrouvé un emploi non médical à l'hôpital de Bayonne depuis plusieurs mois, avait tenté de se suicider. (Claude Canellas, édité par Emmanuel Jarry)