PARIS, 21 janvier (Reuters) - Le mouvement de grève des gardiens des prisons se poursuivait dimanche dans une poignée d'établissements, au lendemain du rejet par les organisations syndicales nationales des propositions de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) pour améliorer leurs conditions de travail.

Les surveillants de la prison de Borgo, en Corse, et de Bordeaux-Gradignan, n'ont pas pris leur service dimanche, a annoncé le ministère de la Justice dans un communiqué. "Un service réduit est assuré au centre pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone" (Hérault), a-t-il ajouté.

Des dispositifs filtrants ont été installés devant le centre pénitentiaire d'Orléans-Saran, et l'unité hospitalière de soins spécialement aménagée (UHSA) de Bordeaux.

Des surveillants ont pris leur service avec des retards dans une dizaine d'établissements (Bapaume, Beauvais, Laon, Lille-Loos-Sequedin, Perpignan, Melun, Val-de-Reuil, Rennes-Vezin, Lorient, Valence).

La ministre de la justice a "pris acte du refus des deux organisations syndicales de l'entente UFAP-UNSa Justice / CGT pénitentiaire de signer" samedi le texte détaillant les propositions de l'administration pénitentiaire.

Ce document prévoyait la création de 1.100 postes de surveillants en quatre ans, dont 100 cette année et définissait un nouveau régime de détention pour les détenus radicalisés et un renforcement de la prise en charge des détenus violents.

Les trois syndicats ont appelé à "un blocage total" des prisons à partir de lundi.

Entamé il y a une semaine, le mouvement de débrayage a été provoqué par l'agression à l'arme blanche de trois surveillants et d'un gradé de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, le 11 janvier, par un détenu allemand converti à l'islam. Plusieurs autres agressions de surveillants ont été commises depuis. (Julie Carriat, avec Emmanuel Jarry, édité par Nicolas Delame)