En gestation depuis plusieurs années, la création de ce "Hulu" à la française, du nom de l'alliance entre des piliers de la télévision américaine, était devenue une arlésienne.

"Salto" associera finalement le groupement de chaînes publiques et les deux principaux groupes privés de télévision dans l'Hexagone. Canal+, numéro un de la télévision payante et propriétaire des chaînes gratuites C8, CStar et CNews, en est absent.

En conjuguant leurs programmes rassemblés sur un site internet commun qui proposera différentes formules d'abonnement payant, les trois Français espèrent créer un contrepoids aux offres délinéarisées des géants du contenu américain qui leur raflent les jeunes publics.

"Avec Salto, les groupes France Télévisions, M6 et TF1 entendent proposer une réponse ambitieuse aux nouvelles attentes du public avec un service de qualité, innovant et simple d'accès", précisent-ils dans un communiqué commun.

Une société autonome, détenue à parts égales par les trois groupes, sera créée pour héberger cette plateforme à côté de laquelle continueront d'exister les offres numériques de chacune des entités (MYTF1, 6Play et France.tv).

"La plateforme a vocation à s'ouvrir aux programmes d'autres éditeurs dès son lancement", lit-on encore dans le communiqué qui ne précise ni les tarifs ni la date de lancement.

Salto, dont l'offre d'entrée de gamme devrait être de quelques euros par mois, donnera accès aux programmes en direct, au visionnage des contenus des trois groupes en rattrapage mais aussi à "des avant-premières et des services enrichis".

Le montant des investissements dans la plateforme n'a pas été précisé.

"Nous ne sommes (...) pas certains que cette nouvelle plateforme propose des programmes suffisamment attractifs par rapport aux programmes déjà diffusés par les trois groupes pour attirer des abonnés payants", estiment les analystes d'Invest Securities dans une note.

"Avec huit milliards de dollars d'investissements annuels dans les contenus, Netflix a une longueur d'avance pour proposer des contenus exclusifs, notamment des séries, qui répondent à la demande du jeune public", ajoute le broker.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Benoît Van Overstraeten)