* Le président de LR critique l'exécutif sur tous les sujets

* De l'économie aux thèmes régaliens

* Il convoite le titre de premier opposant

PARIS, 14 janvier (Reuters) - Laurent Wauquiez, discret depuis son élection à la tête des Républicains (LR) le mois dernier, est sorti de sa réserve en donnant sa première grande interview de l'année, parue dimanche, dans laquelle il s'affirme en opposant intransigeant sur tous les sujets, y compris celui de la réforme du Code du travail.

Dans le débat à droite entre ceux qui prônent une opposition au cas par cas et les autres, favorables à une tactique plus frontale, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a choisi la seconde option, dans le sillage d'une campagne interne menée sur une ligne à droite toute.

Dans son interview au Journal du dimanche, Laurent Wauquiez dénonce pêle-mêle un "acharnement du gouvernement contre les classes moyennes", un "mépris du président pour la France des territoires" ou une "une approche typiquement technocratique" en matière de sécurité routière.

"Cette rentrée s'ouvre (...) sur une augmentation de la dépense publique et une hausse massive de la CSG", déclare-t-il. "La hausse de la CSG, cest 23 milliards d'euros dimpôts en plus! Cest cela, le cadeau de début d'année de Macron."

Concernant la réforme du Code du travail, il estime que, "avec le recul, les avancées pour les employeurs sont très faibles", alors même que le groupe LR à l'Assemblée nationale a majoritairement soutenu l'initiative du gouvernement en août.

"La dépense publique continue à augmenter. La violence contre les policiers Aucune décision n'a été prise. La lutte contre le travail détaché Une fois passés les effets dannonce, on s'aperçoit que rien n'a changé", poursuit-il.

"On cherche à raconter aux Français un monde virtuel bien éloigné de leur vie quotidienne", déclare encore Laurent Wauquiez.

"MAIN QUI TREMBLE"

L'ex-ministre sarkozyste reproche en outre au ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, d'avoir "la main qui tremble", comme le prouverait selon lui le refus du gouvernement de rétablir les "peines plancher" instaurées sous Nicolas Sarkozy puis supprimées durant le quinquennat de François Hollande.

Tout l'enjeu pour le nouveau chef de file de LR est de trouver le ton juste, à même de lui donner ses galons de premier opposant à Emmanuel Macron, tout en évitant un exode des cadres les plus hostiles à sa stratégie droitière.

Dans cette perspective, il a annoncé au JDD son souhait de confier la présidence du Conseil national du parti - le parlement interne - à l'ancien député Jean Leonetti, une figure plutôt consensuelle à droite.

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait auparavant refusé ce même poste par souci de conserver son indépendance vis-à-vis de Laurent Wauquiez, dont elle critique les orientations.

L'élection de ce quadragénaire ambitieux, avec le soutien de près de 75% des adhérents au premier tour, n'a pour l'heure entraîné que des départs au compte-gouttes, comme celui du président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

Dimanche, l'ancien ministre Dominique Bussereau, fidèle d'Alain Juppé et proche de Jean-Pierre Raffarin, a fait savoir qu'il se mettait "en congé" de LR, au moins jusqu'aux élections européennes de 2019.

Laurent Wauquiez poursuivra sa rentrée avec un passage à L'Emission politique le 25 janvier, sur France 2, puis avec un Conseil national organisé le 27 janvier. (Simon Carraud, édité par Eric Faye)