* "C'est pire que Trump", estime Xavier Bertrand

* "Je ne partage pas ce que dit Laurent", déclare Eric Woerth

PARIS, 18 février (Reuters) - Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a condamné dimanche la dérive volontaire vers l'extrême-droite qu'incarne selon lui Laurent Wauquiez après la diffusion de virulents propos du président des Républicains.

"Ca pourrait être un des membres de la famille Le Pen. C'est la même tonalité, c'est la même violence", a dit sur BFM TV l'ancien membre du parti Les Républicains à propos des déclarations de Laurent Wauquiez à des étudiants d'une école de commerce, enregistrés à son insu et diffusés vendredi par TMC.

"C'est du Trump, c'est pire que Trump, certains veulent trumpiser la vie politique française".

Entre autres critiques visant des personnalités comme Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, Laurent Wauquiez accuse dans ces enregistrements Emmanuel Macron d'avoir contribué à la chute de François Fillon, vainqueur de la primaire de la droite finalement éliminé du premier tour de l'élection présidentielle au terme d'une campagne jalonnée de révélations embarrassantes.

"C'est symptomatique d'une dérive qui est voulue", estime Xavier Bertrand, qui souligne que cette dérive a motivé son départ des Républicains le 11 décembre dernier, au lendemain de l'élection à la présidence de Laurent Wauquiez.

Le président de la région Hauts-de-France reconnaît comme "pur délire" ces allégations et attribue leur style à l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson : "C'est comme s'il était très présent", dit-il. "On sent bien cette stratégie qui aboutira au final à une forme de fusion avec l'extrême droite".

Démentant la thèse avancée par Laurent Wauquiez d'une "cellule de démolition" déployée par Emmanuel Macron contre François Fillon, il s'interroge cependant sur les affaires en cours: "Je voudrais juste être sur qu'il y a pas aujourd'hui des cellules de démolition des officines qui sont en activité"

"Je trouve qu'il y a aujourd'hui beaucoup de coïncidences", dit-il, citant la "haine" éprouvée par Laurent Wauquiez à l'égard de Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics issu de la droite visé par deux enquêtes dont l'une pour viol a été classée sans suite vendredi..

"Il l'a toujours considéré comme un rival potentiel."

Au sein des Républicains, le député de l'Oise Eric Woerth s'est pour sa part tenu à distance les propos de Laurent Wauquiez tout en relativisant leur portée.

"Je ne partage pas ce que dit Laurent", a-t-il déclaré dans l'émission Dimanche politique sur France 3. "Je ne minimise pas les propos mais je ne les maximise pas non plus", a-t-il poursuivi, déplorant toutefois qu'ils ne "contribuent pas au rassemblement".

Il a réfuté en outre les accusations d'écoutes téléphoniques en conseil des ministres proférées à l'égard de l'ancien président Nicolas Sarkozy. Laurent Wauquiez "s'est excusé" auprès de l'ex-chef de l'Etat, qui en "a pris note", avait-t-on appris samedi. (Julie Carriat, édité par Eric Faye)