Paris (awp/afp) - Le nombre de chômeurs a très fortement augmenté en août en France (+50.200, +1,4%), s'établissant en métropole à 3,56 millions de personnes, a annoncé lundi le ministère du Travail, qui explique notamment cette hausse par les conséquences des attentats de juillet.

L'augmentation est similaire (+1,4%) en comptant l'Outre-mer, pour un total de 3,81 millions de chômeurs, et en incluant les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité, à 5,52 millions en métropole et 5,82 millions en France entière.

L'indicateur de Pôle emploi, qui était reparti à la baisse en juillet, a connu en août sa plus forte hausse depuis janvier 2013 (hors "bug" SFR).

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a déploré dans un communiqué un résultat "nettement moins favorable que ceux des mois précédents". Il serait notamment dû, selon elle, aux "difficultés rencontrées dans certains secteurs d'activité particulièrement affectés par les attentats de juillet" à Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray.

Selon la ministre, cette hausse a, en outre, été "amplifiée" par un aléa statistique, le nombre "inhabituellement" bas de sorties de Pôle emploi pour défaut d'actualisation. A la fin de chaque mois, les demandeurs d'emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d'être désinscrits d'office. En août, 172.400 personnes ont quitté Pôle emploi pour ce motif, soit 58.900 de moins qu'en juillet.

Le chômage reste tout de même en baisse depuis le début de l'année (-23.700 sans activité) et sur un an (-10.900).

Sur le seul mois d'août, la hausse frappe toutes les classes d'âge, les "moins de 25 ans" (+2,3%) comme les "50 ans ou plus" (+1,2%). Sur un an, la tendance est mauvaise pour les seniors (+2,8%), mais reste favorable pour les jeunes (-3,5%).

Quant au chômage de longue durée, il repart à la hausse (+0,5%), après cinq mois consécutifs de baisse. Fin août, petite activité comprise, 2,42 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi depuis plus d'un an.

Mme El Khomri voit dans les chiffres d'août une "augmentation atypique" du chômage, "sans rapport avec l'évolution générale de la conjoncture". Interrogé par l'AFP, son ministère "espère retrouver une tendance normale les mois prochains".

Avant la flambée d'août, le chômage s'inscrivait, depuis le début de l'année, sur une tendance à la baisse. Il avait atteint fin juillet son plus bas niveau depuis février 2015.

Ces chiffres coïncidaient toutefois avec la mise en place du plan de 500.000 formations supplémentaires ciblées sur les chômeurs les moins qualifiés et de longue durée. Or, en entrant en formation, les demandeurs d'emploi quittent les catégories A, B ou C de Pôle emploi, pour rejoindre la catégorie D, moins commentée.

Celle-ci a atteint un niveau record en août, à 325.200 personnes, alors qu'elle n'avait jamais dépassé les 287.000 avant cette année. Ses effectifs ont encore grossi de 5,3% le mois dernier.

afp/rp