Paris (awp/afp) - L'industrie mécanique française a enregistré en 2017 une croissance de 3,3%, avec une "nette accélération" au quatrième trimestre tirée par les exportations, et table pour 2018 sur une nouvelle progression de 3%, a annoncé lundi la Fédération des industries mécaniques (FIM).

Le secteur mécanique français a totalisé un chiffre d'affaires de 127,8 milliards d'euros l'an dernier.

2017 a été "une bonne année" et 2018 présente "des perspectives très favorables avec de bonnes nouvelles à l'export", a déclaré à l'AFP le président de la FIM, Bruno Grandjean.

L'année 2017 a été marquée par une demande intérieure en hausse de 3,8%, avec un renouvellement du parc de machines chez les industriels et un effort de modernisation pour monter en gamme, a expliqué la FIM. Les ventes de robots industriels ont ainsi bondi de 29% en France sur un an.

"Il faut encore quatre, cinq ans à ce rythme pour revenir vraiment dans la course en termes d'automatisation", a estimé M. Grandjean.

La mesure fiscale de suramortissement pour aider les achats de matériels, qui a pris fin en avril 2017, avait "servi de catalyseur". Mais "l'environnement, le carnet de commandes, sont des éléments plus importants que la fiscalité" pour inciter à investir, a observé M. Grandjean.

Outre la bonne tenue du marché intérieur, le FIM a constaté en 2017 "une nette reprise de la demande étrangère", qui a entraîné une hausse de 3,2% des exportations à 49,8 milliards d'euros. Le taux d'exportation a atteint 39% du chiffre d'affaires total l'an dernier.

Les trois grands secteurs de la mécanique ont bénéficié de la reprise l'an dernier: transformation des métaux (+2,6%), équipement mécanique (+2%), instruments de précision (+8,7%).

La FIM table sur un maintien de la demande, avec une poursuite des investissements, tant en France qu'à l'étranger.

Dans ce contexte favorable, la FIM a toutefois relevé des points de vigilance, dont la hausse de certaines matières premières (acier, métaux non-ferreux) et les embauches pour accompagner l'activité en hausse.

"Ce n'est pas facile, surtout dans les PME et dans des territoires un peu loin des métropoles, où on a de véritables problèmes" de recrutement, a souligné M. Grandjean. "Les PME ne sont toujours pas dans les radars des jeunes diplômés", a-t-il noté.

Le président de la FIM a aussi critiqué les "taxes de production qui pénalisent ceux qui font le pari de la reconquête industrielle", en appelant les pouvoirs publics à "continuer à travailler sur la compétitivité-coût".

afp/rp