Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort évoluait mardi matin en forte baisse (Dax:-2,03%) dans la foulée des plongeons des Bourses américaine et japonaise, où la nervosité des investisseurs ne cesse de monter face à la hausse des taux d'intérêt.

A 08H40 GMT, l'indice vedette Dax reculait de 260 points, à 12.427,04 points, limitant la perte de 3,58% constatée lors de l'ouverture. De quoi porter toutefois le recul de l'indice depuis le début de l'année à 3,7%.

Le MDax des valeurs moyennes abandonnait de son côté 2,03% à 25.191,74 points.

"La pression sur les marchés boursiers a augmenté dans le monde entier, les investisseurs ne sont pas loin de la panique", note Milan Cutkovic, analyste marchés chez AxiTrader.

Le Dax se situe actuellement encore au-dessus du seuil des 12.000 points, "mais cela pourrait n'être qu'une question d'heures avant que ce niveau ne soit testé", ajoute l'analyste. Cela ramènerait l'indice des plus importantes valeurs de la cote allemande à son niveau de fin août 2017.

"La question est maintenant de savoir s'il s'agit simplement d'un changement d'humeur temporaire ou du début d'une correction majeure", poursuit M. Cutkovic.

En Amérique, les marchés actions réalisent que leur drogue depuis des années, le niveau très bas des taux d'intérêt, est en train de leur manquer. Le mouvement de hausse des taux, alimenté par la Réserve fédérale américaine, détourne les investisseurs des actions vers les produits de taux, réputés plus sûrs.

Le même scénario est en train de se dérouler en Europe, où les taux de référence sont encore au plus bas et même si la BCE ne devrait se mettre à resserrer les vannes du crédit qu'à compter de l'an prochain.

En Allemagne, un accord salarial important dans le secteur de la métallurgie a été arraché la nuit dernière dans la région pilote du Bade-Wurtemberg, ouvrant la perspective de hausses de salaires et la possibilité de réduire -sous conditions- la durée hebdomadaire de travail pour près de 3,9 millions de travailleurs dans le pays.

Un accord social "généralement considéré comme une référence pour d'autres secteurs", mais dans ce climat de quasi-panique, "le marché ne s'en apercevra pas pour l'instant", note Frederik Ducrozet, analyste chez Pictet Wealth Management.

Le marché a également ignoré le net rebond des commandes industrielles en Allemagne en décembre (+3,8%), dévoilées avant Bourse.

Côté valeurs, Deutsche Börse parvenait à limiter les dégâts avec un recul de 1,15%, à 103,35 euros. La nervosité gagnante sur les marchés signifie des volumes d'échanges en forte hausse, ce qui va augmenter les recettes de l'opérateur boursier.

En outre, la banque JP Morgan a relevé l'objectif de cours de Deutsche Börse de 101 à 106 euros.

Le fabricant de la crème Nivea, Beiersdorf (-1,59% à 91,68 euros) et le groupe immobilier Vonovia (-1,59% à 91,68 euros) complétaient le trio de tête.

Lanterne rouge du Dax, le réassureur Munich Re cédait 5,28% à 180,45 euros, après avoir annoncé mardi un bénéfice en recul de 85% en 2017, en raison d'une série de catastrophes naturelles, tandis qu'il a garanti un dividende stable à ses actionnaires.

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