toujours déprimés

LONDRES (awp/afp) - Les prix des transports de matières premières sèches ont continué à fortement grimper la semaine dernière, portés par l'ascension des taux des navires Panamax, tandis que les taux des pétroliers se sont enfoncés.

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini vendredi à 745 points, au plus haut depuis fin octobre 2015, contre 703 points une semaine auparavant.

Cette forte hausse des taux est surtout imputable aux navires de la catégorie "Panamax", dont le fort rebond entamé fin juin ne s'est pour l'instant pas démenti.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par des Panamax a terminé en hausse vendredi à 863 points, un maximum en plus de dix mois, contre 792 points une semaine auparavant.

"La tendance positive se poursuit avec des taux plus fermes dans l'Atlantique", ont souligné les analystes du courtier Fearnleys, ajoutant que davantage de commandes de charbon et de minerai de fer avaient été passées cette semaine, soutenant ainsi le transport maritime de matières sèches.

Le principal moteur de la progression des taux a toutefois surtout été le transport de céréales depuis le golfe du Mexique et l'Amérique du Sud, a-t-on fait remarquer chez Fearnleys, une tendance qui devrait continuer selon eux dans les semaines à venir.

Le Baltic Capesize Index 2014 (BCI 2014), qui compile les tarifs de la catégorie de navires "Capesize", forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, a terminé la semaine à 1.023 points contre 1.002 points une semaine auparavant.

Contrairement aux taux des navires Panamax, ceux des navires Capesize n'ont que très légèrement rebondi la semaine dernière, souffrant d'une activité ralentie.

La route depuis l'Australie de l'Ouest vers la Chine - l'un des axes les plus actifs pour le transport de minerai de fer - "a été calme, avec seulement Rio Tinto, parmi les affréteurs de minerai de fer, présent", ont expliqué les analystes du courtier Fearnleys.

Selon ces derniers toutefois, la forte hausse qu'ont connu les prix du minerai de fer dernièrement a entraîné des attentes de voir un niveau d'activité plus élevé du côté des affréteurs, et donc d'assister à un rebond des taux.

"L'augmentation des prix du minerai de fer s'explique par la réduction de la production nationale chinoise et de faibles réserves (de ce minerai)", ont détaillé les analystes de Fearnleys.

De leur côté, les taux des pétroliers n'ont pas connu la même prospérité que ceux des navires transportant du fret sec. Si le transport de produits pétroliers a fini la semaine à l'équilibre, parvenant à amorcer une timide reprise après un plus bas depuis août 2009, les taux des navires acheminant du pétrole brut ont en revanche continué à plonger.

Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a terminé à 442 points vendredi, après être tombé mardi à 432 points, soit un plus bas depuis le 27 août 2009, contre 437 points sept jours auparavant.

Au début de la semaine, un manque de navires disponibles pour des départs immédiats a conduit à un léger rebond des cours mais le nombre de tankers vacants pour les sept prochains jours s'est depuis étoffé, ce qui est un mauvais indicateur, ont noté les analystes du courtier MJLF.

L'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur dix-sept routes de transport de pétrole brut et de fioul lourd, a fini pour sa part vendredi à 612 points, au plus bas depuis le 1er septembre 2015, contre 666 points la semaine précédente.

"Le marché des VLCC ("Very Large Crude Carriers", la deuxième plus grosse catégorie de tankers transportant du brut, NDLR) a vu peu d'activité cet été et la semaine dernière a été du même acabit", ont précisé les analystes du courtier Fearnleys, soulignant que les taux étaient actuellement au plus bas de 2016 et qu'ils ne s'attendaient pas à une amélioration à court terme.

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