(Actualisé avec conférence de presse)

par David Ljunggren et Lesley Wroughton

TORONTO, 23 avril (Reuters) - Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné la Russie pour son comportement considéré comme contraire au droit international et ont appelé Moscou à résoudre le conflit syrien.

Les chefs de la diplomatie des sept pays industrialisés, réunis dimanche et lundi à Toronto au Canada, ont décidé de créer un groupe de travail pour étudier le "comportement malveillant" de la Russie, a déclaré le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson.

Selon le secrétaire au Foreign Office, les ministres des sept pays les plus industrialisés sont d'accord sur la nécessité de se montrer vigilants vis-à-vis de Moscou.

"Ce que nous avons décidé (...), c'est de mettre en place un groupe de travail qui étudiera le comportement malveillant de la Russie dans toutes ses manifestations, qu'il s'agisse de guerre cybernétique, de désinformation, de tentatives d'assassinat", a déclaré Boris Johnson.

Les tensions entre Moscou et l'Occident sont fortes depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et l'engagement du Kremlin au côté du président syrien Bachar al Assad en 2015. La Russie est également accusée par le gouvernement britannique d'être responsable de l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal.

Selon la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, hôte de la réunion, les ministres du G7 ont exprimé leur profonde inquiétude à propos de cet acte "méprisable" qui a eu lieu dans le sud de l'Angleterre et des tentatives de la Russie pour déstabiliser les démocraties.

"Les pays du G7 se sont engagés à prévenir, arrêter et répondre aux ingérences étrangères", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à la fin des discussions.

"Il y a des conséquences pour ceux qui cherchent à saper nos démocraties", a-t-elle dit, ajoutant qu'il y avait unité entre les alliés du G7 sur la Russie.

"TENUE POUR RESPONSABLE"

Le secrétaire d'Etat américain par intérim, John Sullivan, a appelé Moscou à cesser de créer des obstacles à la paix en Syrie et à jouer un rôle pour mettre fin à ce conflit de sept ans.

"La Russie doit être un partenaire constructif en Syrie ou elle sera tenue pour responsable", a-t-il déclaré aux journalistes.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré aux journalistes qu'il avait été dit à nouveau qu'"il n'y aura pas de solution politique en Syrie sans la Russie (...) et que la Russie doit participer à une telle solution."

Heiko Maas et Boris Johnson ont également défendu l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien, que Donald Trump menace de remettre en cause.

Le président américain a donné aux signataires européens jusqu'au 12 mai pour "réparer les affreuses erreurs" de ce texte, faute de quoi il refusera de prolonger l'assouplissement des sanctions américaines contre la république islamique.

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, qui voient chacun Trump cette semaine, l'exhorteront à ne pas se retirer de l'accord, a indiqué Heiko Maas.

"Nous acceptons (de dire) que le comportement de l'Iran est à l'origine de troubles dans la région, nous acceptons (de dire) que le président (Trump) a raison sur plusieurs points qui doivent être traités, mais nous sommes persuadés qu'ils peuvent être traités (dans le cadre de l'accord)", a déclaré Boris Johnson. (Avec Sabine Siebold, Matt Scuffham et Anna Mehler Paperny; Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)