(Actualisé avec témoignages, précisions)

KABOUL, 24 août (Reuters) - Des hommes armés ont attaqué mercredi l'université américaine de Kaboul, dont des étudiants ont réussi à s'échapper en sautant du deuxième étage, ont déclaré des témoins et un haut responsable du ministère de l'Intérieur.

Aucun bilan officiel n'a encore été fourni mais Mohamed Saleem Rasouly, directeur d'un des hôpitaux de la capitale afghane, a déclaré à Reuters qu'au moins un étudiant avait été tué et 14 autres blessés.

"De nombreux étudiants ont sauté du deuxième étage, certains se sont brisé les jambes et d'autres se sont blessés à la tête en s'échappant", a déclaré à Reuters un des rescapés, Abdullah Fahimi, lui-même blessé à la cheville.

"Nous étions en cours quand nous avons entendu une grosse explosion puis des tirs. C'était tout proche. Certains étudiants pleuraient, d'autres hurlaient."

Le chef de la police de Kaboul, Abdul Rahman Rahimi, a déclaré à Reuters que l'attaque avait débuté avec l'explosion d'une voiture piégée à l'entrée de l'université et que plusieurs hommes armés étaient ensuite entrés sur le campus.

Ahmed Mokhtar, un autre étudiant rescapé, a souligné que les assaillants avaient réussi à se frayer un chemin malgré la présence de gardes armés à la porte principale et sur des miradors.

Le responsable du ministère de l'Intérieur a indiqué que des membres des forces spéciales afghanes avaient encerclé le campus, sur lequel se trouvaient au moment de l'attaque des dizaines d'étudiants et des professeurs étrangers.

Des tirs étaient encore entendus plus d'une heure après le début de l'attaque, à 18h30 (14h00 GMT). Selon des témoins sur place, la fusillade a ensuite cessé et les soldats afghans ont pu pénétrer dans l'université.

"Il y a deux hommes armés qui se cachent à l'intérieur du bâtiment et une opération est en cours pour les neutraliser", a précisé le responsable.

Certains des assaillants portaient peut-être des ceintures d'explosifs, a-t-il ajouté.

L'attaque n'a pas été revendiquée pour le moment.

C'est la deuxième fois que l'université américaine est prise pour cible ce mois-ci. Deux professeurs, un Américain et un Australien, sont toujours portés disparus depuis qu'ils ont été enlevés par des hommes armés dans une rue proche de l'université le 7 août. (Hamid Shalizi; Pierre Sérisier, Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)