En effet, les grands arbitrages prennent souvent racine dans la mutation technologique ; le monde change quel que soit le secteur.

Citons quelques exemples récents de rapprochements stratégiques.

La fusion de Publicis avec Omnicom. Cette dernière s’impose de part la mutation sectorielle, avec l’hégémonie des nouvelles technologies. Le couple deviendra le nouveau leader de la publicité et, pourra ainsi faire face aux géants du numérique comme Google et Facebook : «  un mariage pour préparer l’avenir » expliquent les Présidents des deux entités.
Autre exemple avec Schneider dans l’industrie, qui s’est également positionné en rachetant le britannique Inventys, spécialiste de l’automation. « L’instant était propice » a commenté son Président Tricoire.

Le secteur qui risque de fortement bouger, dans les mois à venir, concerne les télécoms. Rarement un pan de l’économie a subi un bouleversement aussi rapide depuis 15 ans et les innovations technologiques sont loin d’arriver à leur terme. La course aux parts de marché et aux licences mobile et internet, ont obligé les acteurs à investir en masse, au début des années 2000. La rentabilité s’est très vite dégradée au fur et à mesure que les prix baissaient et que l’endettement grandissait. Aujourd’hui, avec l’arrivée de la puissante 4G, les entreprises du secteur se trouvent dans la nécessité de se concentrer. Des intentions ont déjà fait l’actualité avec Vodafone qui veut absorber Kabel Deuchland et Telefonica avec E-Plus.

Les opérations de rapprochement forment un réel « deal » entre un Acheteur et un Vendeur, il s’agit d’un prix amiable qui satisfait les deux parties, contrairement à la cotation en bourse qui ne représente que le prix estimé par les minoritaires. Le différentiel entre les deux constitue la prime de rachat.
Si les opérations capitalistiques ralentissent en période de crise, en revanche, lors du cycle de reprise économique, les affaires deviennent plus offensives. En effet, les conditions actuelles du marché poussent à l’accélération de rapprochements ou de rachats. Le terrain devient, par conséquent, propice pour réaliser de la croissance externe.

Les mutations technologiques, les prémisses d’une reprise économique européenne, le retour de la confiance et les conditions de financement exceptionnelles forment un contexte unique pour la recrudescence des opérations de rapprochement sous toutes ses formes.