(Actualisé avec porte-parole de Corbyn, nouvelles démissions)

LONDRES, 27 juin (Reuters) - La vague de défections qui touche la direction du Parti travailliste britannique fait peser une pression croissante sur son chef de file Jeremy Corbyn, auquel les frondeurs reprochent d'être en partie responsable de la victoire du "Leave" lors du référendum de jeudi en Grande-Bretagne.

Corbyn, qui exclut de quitter ses fonctions, a indiqué dimanche que tout changement de direction devrait se faire suivant un vote démocratique et qu'il serait candidat à un tel scrutin.

"Cessez les messes basses, les complots en coulisse, cessez de faire pression sur le dirigeant élu du Parti travailliste pour qu'il démissionne sans vote ni acte démocratique", a déclaré son porte-parole à l'issue d'une réunion houleuse avec les élus du Labour au Parlement.

Dix-huit membres du "gouvernement fantôme" ont démissionné en deux jours.

"Trop de nos partisans ont été attirés par les arguments de la droite et je pense que cela a été possible, en partie, parce que, sous votre direction, la question du maintien dans l'UE a été traitée avec ambiguïté et non d'une manière clairement exprimée", écrit Angela Eagle, qui fait partie des démissionnaires. Elle était chargée des Entreprises et de l'Innovation dans le "shadow cabinet" du Labour.

Corbyn a été porté à la tête du Parti travailliste l'an passé grâce à l'enthousiasme provoqué par ses propositions très ancrées à gauche et sa promesse d'une nouvelle approche de la politique.

Ses relations avec les parlementaires travaillistes ont toujours été délicates et certains doutent que leur formation puisse remporter une élection nationale sous sa houlette.

Face à cette vague de défections, Jeremy Corbyn a annoncé le remplacement des dissidents par des membres de sa garde rapprochée, notamment dans les domaines de la défense et de la politique étrangère.

Une motion de défiance déposée dans les heures qui ont suivi l'annonce du résultat du référendum a été débattue lundi soir, lors de la réunion au Parlement. Elle doit être votée mardi à bulletins secrets, mais ne sera pas suffisante pour donner lieu à un renouvellement de la direction. Pour cela, un nouveau candidat doit être désigné par 51 députés.

Un millier de partisans de Corbyn se sont rassemblés devant le Parlement pour lui exprimer leur soutien face à ce que certains considèrent comme un complot de l'aile droite du parti. (William James; Pierre Sérisier et Jean-Philippe Lefief pour le service français)