par William Schomberg

MANCHESTER, Angleterre, 22 septembre (Reuters) - Le Parti travailliste s'est engagé lundi à exercer un strict contrôle des dépenses publiques s'il remporte les élections législatives de 2015 en Grande-Bretagne, cherchant à convaincre les électeurs que leur retour au pouvoir ne compromettrait pas le rétablissement économique du pays.

Les derniers sondages donnent une courte avance au "Labour" sur les conservateurs du Premier ministre David Cameron mais ils montrent aussi que les Britanniques font davantage confiance au gouvernement sortant sur les questions économiques.

Lors du congrès travailliste de Manchester, le dernier avant le scrutin de mai 2015, le ministre des Finances du "cabinet fantôme" du parti d'opposition a prévenu qu'il limiterait à 1% par an la hausse des allocations familiales pendant ses deux premières années au pouvoir, prélude selon lui à d'autres restrictions budgétaires.

"Nous avons retenu les leçons du passé et de nos erreurs", a déclaré Ed Balls. "Nous sommes suffisamment forts pour prendre des décisions difficiles."

Le leader travailliste, Ed Miliband, a irrité le patronat en annonçant samedi, à la veille de l'ouverture du congrès, une revalorisation du salaire minimum de 25% sur cinq ans en cas de victoire aux législatives.

Le directeur général des Chambres de commerce britanniques, John Longworth, a critiqué une promesse "électoraliste" et a rappelé que les variations du salaire minimum ont jusqu'alors été déterminées par une commission indépendante, et non par les partis politiques.

RÉDUIRE LA DETTE

Lundi, Ed Balls s'est efforcé de casser l'image d'un parti porté sur la hausse des dépenses publiques et des impôts en assurant que le Labour se convertirait à l'orthodoxie budgétaire s'il revient au pouvoir.

"Nous n'allons pas faire des promesses que nous ne pourrons pas tenir et dont nous n'avons pas les moyens", a-t-il déclaré aux centaines de délégués du parti.

Ed Balls en a en revanche fait deux: celle de parvenir à un budget excédentaire - hors dépenses d'investissement - entre 2015 et 2020, et celle de réduire la dette britannique dès que possible.

Il a promis pour cela d'observer une discipline budgétaire qui n'a pas grand-chose à envier à celle des conservateurs, au risque de s'aliéner une partie de sa base.

Len McCluskey, qui dirige le principal syndicat du pays, Unite, a ainsi estimé que les Britanniques "en ont assez des débats sur la crédibilité économique, qui signifie crédibilité sur les marchés obligataires et non auprès des chômeurs".

Le débat ne fait pourtant sans doute que commencer après une pré-campagne dominée par le référendum d'autodétermination en Ecosse et les réformes constitutionnelles visant à octroyer davantage de pouvoirs aux différentes entités du Royaume-Uni.

Les "Tories" de David Cameron ont d'autant plus intérêt à remettre l'économie au premier plan que celle-ci bénéficie d'une reprise plus forte que prévu depuis mi-2013, ce qui leur a déjà permis de combler une partie de leur retard dans les intentions de vote. (Tangi Salaün pour le service français)