LONDRES, 23 novembre (Reuters) - Le Parti conservateur du Premier ministre David Cameron reconnaît qu'il ne sera sans doute pas en mesure de tenir sa promesse de réduire le solde migratoire annuel de la Grande-Bretagne à quelques "dizaines de milliers" de personnes.

Ce constat fait dimanche par Theresa May, ministre de l'Intérieur du gouvernement conduit par Cameron, pourrait peser en faveur du parti d'extrême-droite UKIP lors des élections législatives de mai 2015.

Le Parti de l'indépendance du Royaume-Uni a remporté les élections européennes en Grande-Bretagne en faisant campagne sur ce thème de l'immigration et obtenu un deuxième élu à la Chambre des communes grâce à sa victoire dans une élection partielle, jeudi.

Les conservateurs avaient promis de réduire le solde migratoire à quelques dizaines de milliers d'ici la fin de la législature.

Ce solde s'est accru de 243.000 sur une période d'un an s'achevant en mars 2014 et de nouvelles données chiffrées attendues cette semaine devraient confirmer cette tendance à la hausse et non à la baisse.

"Il est peu probable que nous atteignions les dizaines de milliers à la fin de la législature", a reconnu Theresa May, dimanche. "Pourquoi ? Parce nous observons un nombre croissant de personnes venant de toute l'Europe, en partie parce que notre économie se porte mieux", a-t-elle déclaré dans une émission de télé de la BBC.

C'est la première fois qu'un membre important du Parti conservateur fait un constat d'échec sur une question électorale considérée comme pouvant influencer l'issue du prochain scrutin.

Face à la percée de l'UKIP dans l'opinion publique, le Premier ministre David Cameron qui redoute la captation d'une partie de son électorat par la formation nationaliste a récemment durci son discours sur l'immigration.

Cette question est liée à celle de l'avenir de la Grande-Bretagne au sein de l'Union européenne, Cameron ayant promis qu'en cas de victoire aux législatives il renégocierait les traités d'union et qu'il organiserait en 2017 un référendum sur le maintien de son pays au sein de l'UE.

Il expliquait notamment qu'il profiterait de ces négociations pour imposer des quotas sur le nombre de ressortissants européens autorisés à entrer en Grande-Bretagne.

(Andrew Osborne; Pierre Sérisier pour le service français) ;))