LONDRES, 16 janvier (Reuters) - Il semble que la croissance de l'économie britannique repose de plus en plus sur la consommation des ménages et non sur l'investissement et l'exportation, ce qui n'est pas bon signe, estime Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre.

"La croissance restera sans doute inférieure aux moyennes passées dans les années qui viennent. Un indicateur qui corrobore cette décélération en puissance est que la croissance dépend de plus en plus de la consommation", dit-il, suivant le texte d'un discours qu'il devait prononcer à la London School of Economics.

C'est pourquoi - ajoute-t-il - la Banque d'Angleterre (BoE)surveillera de près le comportement du consommateur cette année pour voir si l'optimisme dont il fait preuve depuis le référendum du 23 juin favorable au Brexit persiste face à une inflation qui risque d'augmenter en raison de la chute du sterling depuis ce scrutin.

Les crédits à la consommation ont augmenté de près de 11% sur 12 mois à fin novembre, un rythme sans précédent depuis 2005.

La BoE est prête à accepter un certain dépassement de son objectif d'inflation, qui est de 2%, pour freiner le ralentissement de la croissance mais avec des limites, a poursuivi Carney.

La BoE anticipait en novembre une croissance de 1,4% en Grande-Bretagne cette année contre 2% environ en 2016. La banque centrale pense que l'inflation mesurée par les prix de détail dépassera 2,7% d'ici la fin de l'année contre 1,2% en novembre 2016 en raison d'une chute de près de 20% du sterling contre le dollar.

(David Milliken et Andy Bruce, Wilfrid Exbrayat pour le service français)