Londres (awp/afp) - L'inflation au Royaume-Uni a encore un peu ralenti en avril, à 2,4% sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2017, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Les analystes s'attendaient à une hausse de 2,5%, d'après un consensus établi par Bloomberg.

Les prix à la consommation avaient augmenté de 2,5% sur un an en mars et leur hausse en rythme annuel avait même dépassé la barre des 3% de septembre à janvier dernier, du fait d'un renchérissement des importations après la dépréciation de la livre sterling consécutive à la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne.

L'impact de cette dévalorisation de la monnaie, qui a frappé à plein en 2017, a tendance à s'atténuer désormais dans les données en rythme annuel, d'autant que la livre a rebondi en début d'année - même si ce surcroît de vigueur est rapidement retombé ces derniers semaines.

L'ONS a expliqué qu'en avril, les prix avaient un peu moins augmenté qu'en mars du fait notamment d'un moindre coût des billets d'avion. Il s'agit toutefois d'un effet de calendrier: les congés de Pâques étaient tombés en 2017 en plein mois d'avril, ce qui avait dopé les prix des billets lors de ce mois. Cette année, ils sont tombés à cheval sur mars et avril, aussi une bonne part de l'impact tarifaire a-t-elle été intégrée le mois dernier.

L'institut de statistiques a aussi mis en avant des hausses plus limitées des prix des vêtements, notamment masculins.

A l'inverse, les prix de l'essence ont contribué à tirer l'inflation vers le haut. Ils ont été soutenus par la montée des cours du pétrole, notable depuis le début de l'année sur fond de tensions géopolitiques, particulièrement autour de l'Iran et du Venezuela.

"Les consommateurs britanniques seront contents de voir leur salaire moyen augmenter plus vite que l'inflation et leur pouvoir d'achat s'élever", a noté Kevin Doran, analyste chez AJ Bell.

Le pouvoir d'achat des ménages s'est en effet effrité pendant de longs mois l'an passé.

"Le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney et son comité de politique monétaire seront heureux eux aussi de voir l'inflation descendre vers l'objectif officiel de 2%, leur donnant raison de n'avoir pas relever le taux d'intérêt à sa réunion du 10 mai", lorsqu'il a été maintenu au niveau très réduit de 0,5%, a ajouté M. Doran.

La BoE a été vertement critiquée à l'époque, notamment parce qu'elle avait laissé entendre lors des semaines précédentes qu'elle pourrait bien relever ce taux.

"Le récent nouvel accès de faiblesse de la livre et la hausse des cours du pétrole sont un motif d'inquiétude et pourraient bien faire repartir l'inflation dans l'autre sens", a prévenu néanmoins l'analyste d'AJ Bell.

afp/rp