Londres (awp/afp) - L'inflation au Royaume-Uni s'est un peu renforcée à 3,1% en novembre sur un an, à un sommet en plus de cinq ans et demi, a annoncé mardi l'Office des statistiques nationales (ONS).

La hausse des prix est légèrement supérieure aux attentes des économistes interrogés par Bloomberg, qui tablaient en moyenne sur 3%, soit le chiffre enregistré en septembre et octobre. En novembre, elle a atteint un plus haut depuis mars 2012.

L'inflation, qui évoluait encore sous 1% à l'été 2016 peu après le référendum sur le Brexit, a depuis décollé en raison de la faiblesse de la livre.

Cette dépréciation, reflet des craintes des investisseurs sur le processus de sortie de l'UE, a pour conséquence de renchérir considérablement le coût des biens importés, ce qui se répercute sur les prix au Royaume-Uni.

L'ONS montre que l'inflation de novembre a été principalement nourrie par l'alimentaire (+4,4%), les transports (+4,5%), les biens culturels (+3,1%) ou encore l'hôtellerie et la restauration (+3,2%).

Dans l'alimentaire, la hausse est particulièrement vive pour le poisson, l'huile et les sucreries. Au sein des transports, l'ONS insiste en particulier sur les prix des billets d'avion qui se sont affichés en hausse de 0,9%, alors qu'ils avaient fortement reculé les trois mois précédents.

La poussée de l'inflation au-dessus de 3% va en outre avoir pour conséquence de contraindre le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney à écrire une lettre au ministre des Finances Philip Hammond afin de lui expliquer pourquoi la hausse des prix dépasse de plus de un point de pourcentage l'objectif de la banque centrale.

La BoE prévoyait que l'inflation finisse par dépasser les 3% en cette fin d'année et a décidé de ce fait de relever modestement ses taux d'intérêt en novembre pour freiner cette hausse des prix.

L'accélération de l'inflation est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs, qui plus est à l'approche de la période des fêtes de Noël, surtout que les salaires peinent à suivre le rythme, comprimant ainsi leurs pouvoirs d'achat.

Pour autant, "les consommateurs peuvent espérer que l'inflation ait atteint son pic à 3,1%", relève Howard Archer, économiste chez EY Item Club, qui s'attend à ce que l'effet négatif de la baisse de la livre s'estompe progressivement.

La devise britannique reste pur l'heure sous pression mais a reçu un coup de pouce après le compromis négocié la semaine dernière entre le Royaume-Uni et la Commission européenne sur les conditions du Brexit.

afp/jh