Londres (awp/afp) - La Banque d'Angleterre (BoE) a, comme attendu, décidé jeudi à l'unanimité de maintenir inchangé son taux directeur à 0,50% et d'abaisser ses prévisions pour la croissance au Royaume-Uni sur fond de ralentissement économique et d'incertitudes liées au référendum sur l'appartenance du pays à l'Union européenne (UE).

Lors de la réunion de son Comité de politique monétaire (CPM) achevée le 11 mai, la banque centrale britannique a également maintenu à 375 milliards de livres (environ 475 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'"assouplissement quantitatif", lancé en mars 2009 et épuisé depuis novembre 2012.

"La croissance de l'activité (au Royaume-Uni) a ralenti au premier trimestre et une nouvelle décélération est attendue au deuxième trimestre", a relevé la banque centrale.

"Il y a des signes grandissants montrant que l'incertitude associée au référendum sur l'UE a commencé à peser sur l'activité", a poursuivi l'institution.

Dans son rapport trimestriel sur l'inflation et la croissance, publié parallèlement à la décision de politique monétaire, la BoE a ainsi abaissé ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2016 de 2,2% à 2,0%, pour 2017 de 2,3% à 2,2% et pour 2018 de 2,4% à 2,2%.

La banque centrale avait déjà abaissé ses prévisions dans son précédent rapport publié en février.

Le "risque le plus important" pour les prévisions de la BoE demeure le référendum du 23 juin prochain, a de plus écrit jeudi le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, dans une lettre au ministre britannique des Finances George Osborne.

"Les récents mouvements sur le marché des changes laissent à penser que, si le Royaume-Uni quittait l'UE, le taux de change de la livre sterling baisserait plus encore, potentiellement fortement", a prévenu M. Carney.

La dépréciation de la livre et une baisse de l'activité économique découlant d'une sortie de l'UE auraient pour "effet combiné d'abaisser considérablement la croissance et de relever le taux d'inflation de façon significative", a expliqué le gouverneur.

Dans de telles circonstances, le CPM ferait face à une situation où il aurait à trancher entre d'une part stabiliser l'inflation et d'autre part stabiliser la production et l'emploi, a prévenu M. Carney.

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