Londres (awp/afp) - La production industrielle au Royaume-Uni a marqué le pas en octobre sur un mois, alors que le déficit commercial s'est légèrement creusé, a annoncé vendredi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Le chiffre inchangé de la production industrielle (0,0%), la plus mauvaise performance pour cet indicateur depuis mars, est conforme aux attentes des économistes interrogés par Bloomberg et intervient après une progression de 0,7% en septembre.

"La stabilité de la production industrielle en octobre met un terme à six hausses consécutives, la plus longue série de croissance depuis 1994", remarque Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics.

L'ONS explique que le facteur le plus pénalisant en octobre a été le recul de 3,3% de la production des fournisseurs d'énergie (électricité, gaz, etc.), en raison de températures particulièrement clémentes pour la saison, ce qui a conduit les Britanniques à moins utiliser le chauffage.

Selon l'office national de la météo, la température moyenne au Royaume-Uni a été de 11,3 degrés sur le mois, soit 1,8 degré de plus ce qui a été observé entre 1981 et 2010.

En revanche, la production d'hydrocarbures a bondi de 3,6% profitant de la relance de puits de pétrole et de gaz suspendus pour maintenance, ainsi que l'exploitation de nouveaux champs.

Lors des trois mois à fin octobre, la production industrielle a grimpé de 1,2% par rapport au trois mois achevés fin juillet, a précisé l'ONS, grâce à une hausse dans le secteur manufacturier.

Il s'agit au total d'un coup d'arrêt en données mensuelles pour la production industrielle, qui devrait à ce stade avoir peu d'impact sur la croissance économique, puisque le secteur industriel ne représente qu'autour de 15% du PIB, dominé par les services.

L'ONS a par ailleurs dévoilé dans le même temps les chiffres du commerce extérieur pour le mois d'octobre, qui font apparaître un creusement du déficit des échanges de biens à 10,8 milliards de livres (12,4 milliards d'euros).

Le déficit s'est aggravé en raison d'une augmentation des importations plus vive que celles des exportations.

De son côté, la balance des services, qui comprend notamment les services financiers, est restée largement excédentaire à 9,4 milliards de livres (10,8 milliards d'euros).

Le déficit de la balance des biens et services s'est légèrement creusé à 1,4 milliard de livres (1,6 milliard d'euros).

"Le déficit commercial a un peu grandi en octobre mais des exportations correctes laissent espérer qu'une livre bon marché et une croissance mondiale solide puissent avoir un effet encore plus positif", relève Howard Archer, économiste chez EY Item Club.

Au total, ces indicateurs mitigés sont cohérents avec une économie britannique qui ralentit depuis le début de l'année, en raison de l'essoufflement de la consommation des ménages et de l'investissement des entreprises, sur fond d'incertitudes concernant les futures relations entre l'UE et le Royaume-Uni après le Brexit.

L'activité du pays souffre par ailleurs d'un lourd problème de productivité qui a sévèrement assombri les prévisions économiques officielles pour les années à venir.

afp/jh