Londres (awp/afp) - Le taux de chômage au Royaume-Uni est resté à 4,2% lors de la période de trois mois achevée fin mai, a annoncé mardi l'Office des statistiques nationales (ONS) qui a aussi fait état d'une légère progression des salaires réels.

Ce taux reste ainsi à son plus bas niveau depuis 1975.

Pendant ces trois mois, le pays comptait en moyenne 1,41 million de chômeurs, soit 12.000 de moins que lors de la période de décembre à février. Quelque 137.000 emplois ont été créés dans l'intervalle, soit davantage que la prévision médiane des économistes sondés par l'agence Bloomberg, qui était de 115.000 emplois.

Le taux d'emploi pour les personnes âgées de 16 à 64 ans a atteint 75,7%, son plus haut niveau depuis que cette statistique a commencé à être publiée en 1971.

Les salaires (primes comprises) ont augmenté au rythme de 2,5% sur un an, soit un peu plus vite que l'inflation. Les salaires réels, c'est-à-dire une fois la hausse des prix prise en compte, ont légèrement augmenté au final de 0,2%.

Le pouvoir d'achat des Britanniques a eu tendance à baisser depuis leur décision de voter en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016. L'inquiétude des cambistes pour l'économie du pays a fait dégringoler la livre sterling renchérissant les importations et dopant l'inflation qui a régulièrement dépassé le rythme d'évolution des salaires.

Mais une certaine accalmie du côté de l'inflation enregistrée récemment et une montée plus franche des salaires ont permis à ces derniers de reprendre le dessus.

Les revenus réels des Britanniques restent cependant légèrement inférieurs aux niveaux qu'ils avaient atteint avant la crise financière internationale de 2008-2009.

"Les salaires devraient continuer d'augmenter peu à peu l'an prochain, vu que les entreprises font état de difficultés de recrutement", a expliqué Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics.

D'ici là, les économistes auront les yeux rivés dès le 2 août sur une réunion du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE), au moment où les spéculations vont bon train sur la propension ou non de la BoE à élever son taux directeur, actuellement au niveau très bas de 0,5%.

Après un premier trimestre difficile cette année au cours duquel le PIB n'a augmenté que de 0,2%, l'économie britannique semble s'être un peu reprise au printemps, d'après plusieurs indicateurs publiés dernièrement par l'ONS qui publiera le 10 août sa première estimation de la croissance au deuxième trimestre.

La BoE pourrait néanmoins tenir compte aussi d'autres éléments, comme les incertitudes pesant autour des conditions du Brexit prévu fin mars 2019 et les menaces portées sur la croissance mondiale par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et d'autres puissances économiques.

Le Royaume-Uni pourrait connaître une croissance poussive de seulement 1,4% en 2018, d'après les nouvelles prévisions publiées lundi par le Fonds monétaire international, qui a abaissé de 0,2 point sa prévision concernant l'économie britannique.

afp/rp