* Les actifs financiers espagnols sous-performent en Europe:
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* La sous-performance bien antérieure aux échéances électorales

* Forte corrélation et forte exposition à l'économie brésilienne:
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* Le risque politique nettement atténué sur l'euro-M&G
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* La politique migratoire, clé du risque souverain en Europe-S&P

15 septembre (Reuters) - Le retour du risque politique au sein de la zone euro, mis en avant pour justifier la sous-performance des actifs espagnols en dépit de la nette amélioration de l'économie ibérique, occulte l'effet de la crise brésilienne.

Les actifs financiers espagnols sous-performent ceux du reste de la zone euro, qu'il s'agissent des obligations d'Etat - dont l'écart de rendement avec les Bunds allemands à 10 ans s'est plus élargi que celui d'autres émetteurs souverains européens - ou de l'indice IBEX de la Bourse de Madrid, à la traîne des indices européens.

Graphiques de la sous-performance des actifs financiers espagnols:


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La proximité du scrutin régional en Catalogne le 27 septembre et la perspective des élections générales en novembre, qui pourraient respectivement conforter les velléités indépendantistes catalanes et sanctionner la politique d'austérité du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, sont souvent mis en avant pour expliquer la contre-performance des marchés financiers espagnols.

Pourtant, celle-ci est bien antérieure aux échéances électorales, l'IBEX ayant sous-performé les principales Bourses européennes dès le début de l'année et l'écart de rendement à 10 ans de l'Espagne vis-à-vis de l'Italie s'élargissant depuis la fin de l'année dernière.

Sans négliger l'amélioration de la situation économique de l'Italie, l'exposition de l'économie espagnole au Brésil, pays récemment déclassé en catégorie spéculative par l'agence de notation S&P, apparaît comme un facteur déterminant de la sous-performance des actifs espagnols vis-à-vis notamment de l'Italie.

La corrélation est en effet très forte entre l'évolution de l'écart de rendement à 10 ans entre l'Espagne-Italie et l'indice BRC des conditions économiques au Brésil d'une part, l'indice IBEX de la Bourse de Madrid et l'indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo.

Graphiques de la corrélation entre le spread à 10 ans Espagne-Italie et l'indice IBC des conditions économiques au Brésil et entre les indices IBEX 35 et Bovespa:


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Comme le rappellent les analystes de RBS, l'exposition des entreprises et des banques européennes à l'Amérique latine, et en particulier au Brésil, est limitée, à l'exception des firmes espagnoles.

Graphique de la part du chiffre d'affaires réalisé en Amérique latine des entreprises européennes les plus exposées:


Par ailleurs, le risque politique est loin d'être inexistant dans d'autres pays dont les écarts de rendement avec l'Allemagne ne se sont pas élargis, en premier lieu la Grèce en dépit de l'imminence du scrutin législatif du 20 septembre.

Graphique de l'évolution de l'écart de rendement à 10 ans Grèce-Portugal-Italie-Espagne et Allemagne:


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Pour Florent Delorme, analyste macroéconomie chez M&G Investments, la véritable crainte des marchés porte sur les risques d'éclatement de la zone euro. De ce point de vue, a-t-il déclaré lundi lors d'une présentation, l'expérience Syriza en Grèce a plutôt été rassurante en montrant que même un gouvernement élu sur un programme de contestation des politiques d'austérité imposées par ses partenaires européens ne dispose pas d'un consensus politique pour sortir de l'euro.

Si le risque d'éclatement de l'euro ne semble plus de mise, S&P pointe la crise des migrants comme le principal facteur d'incertitude pour les notes souveraines au sein de l'Union européenne.

"L'afflux de réfugiés venant en Europe n'est de nature ni à affaiblir les économies et les budgets des économies de l'Union européenne au point d'affaiblir leur notation souveraine, ni à réduire substantiellement les défis liés au vieillissement auquel les sociétés européennes sont confrontées", écrit l'agence dans un rapport publié mardi.

La principale incertitude pour les notes souveraines porte sur la capacité de l'Europe à trouver des solutions coopératives à ce défi à l'échelle du continent.

"Un compromis bancal pourrait signaler la persistance de problèmes de gouvernance de l'UE que nous considérons comme un facteur déterminant pour la notation des émetteurs souverains."

S&P met par ailleurs en garde contre une mauvaise gestion de l'afflux de réfugiés qui, en alimentant la montée du populisme et de la xénophobie, détournerait l'attention des réformes structurelles et budgétaires.

Sources :

* Spanish corporates and banks are more exposed to LATAM weakness than european peers. The Silver Bullet. RBS. 14 septembre 2015

* "L'Italia riparte" : Bilan conjoncturel de l'Italie au premier semestre; perspectives pour le second. Special Report. Natixis. 14 septembre 2015.

* Greece: Syriza's lead increases ahead of 20 September election. Italian constitutional reform will not go to confidence vote; political risks could delay reform agenda. The Silver Bullet. RBS. 11 septembre 2015.

* Catalogne : clés de lecture des élections régionales du 27 septembre 2015 à l'aune du défi indépendantiste. Natixis. 3 septembre 2015.

* S&P report says the politics of the refugee crisis is the biggest uncertainty for EU sovereign ratings: http://bit.ly/1goD1e0

(Marc Joanny, édité par Dominique Rodriguez)