* HSBC étudie une délocalisation de son siège hors de GB

* Le risque bancaire plus concentré en GB et Suisse qu'en zone euro

* Graphique du ratio bilan des banques/PIB:
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24 avril (Reuters) - La décision du conseil d'administration de HSBC, première banque européenne par le total des actifs, d'examiner l'opportunité de déplacer son siège social hors de Grande-Bretagne illustre la nécessité pour les grands établissements bancaires internationaux d'être localisés dans des économies d'une taille suffisante pour absorber le risque qu'ils représentent.

A cette aune, l'interrogation des administrateurs de HSBC est susceptible de trouver un écho dans d'autres petites économies dotées d'un secteur bancaire très développé, comme la Suisse.

Rapporté au produit intérieur brut (PIB), le secteur bancaire en Grande-Bretagne ou en Suisse est d'une taille comparable à celui de la zone euro par rapport à leurs économies respectives.

Le total de bilan des banques helvètes représentent 4,8 fois le PIB de la Suisse, celui des banques britanniques 3,5 fois le PIB de la Grande-Bretagne et celui des banques de la zone euro 3,8 fois le PIB du bloc monétaire.

Graphique du total de bilan des banques rapporté au PIB en Grande-Bretagne, en Suisse et en zone euro :


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Ces ratios ont baissé depuis la crise financière 2007 et le durcissement de la réglementation bancaire qu'elle a entraîné.

Mais la concentration des risques demeure sans comparaison en Grande-Bretagne et en Suisse par rapport à ce qu'elle est en zone euro.

A 1.939 milliards d'euros à fin 2013, le total de bilan de HSBC dépassait le PIB de la Grande-Bretagne en euros courants (1.921,9 milliards d'euros).

Le total de bilan des quatre premières banque britanniques à cette date, qui étaient outre HSBC, Barclays (1.617 milliards d'euros d'actifs), Royal Bank of Scotland (1.235 milliards) et Lloyds (1.1018 milliards), représentait trois fois le PIB britannique.

Le total de bilan d'UBS, onzième banque européenne par le total des actifs, atteignait 831 milliards d'euros à l'époque, pour un PIB de la Suisse de 483 milliards en euros courants.

Celui de Credit Suisse atteignait 712 milliards (1,5 fois le PIB).

En revanche, le PIB des quatre premières banques de la zone euro, parmi lesquelles trois françaises BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale auxquelles s'ajoute Deutsche Bank, représentait moins de 70% du PIB du bloc monétaire, doté d'une supervision bancaire unique sous l'égide de la Banque centrale européenne.

A 1.819 milliards d'euros, le total de bilan de la première banque de la zone euro, BNP Paribas, n'atteignait pas le cinquième du PIB du bloc.

La concentration des risques que représentent les banques britanniques et suisses par rapport à la taille des économies qui les accueillent est une puissante incitation par leur régulateur respectif à freiner leur croissance, voire à les forcer à réduire la voilure, ne leur laissant comme choix que de prendre le large pour aller se faire réguler ailleurs si elles veulent continuer à se développer.

Aux régulateurs de leurs éventuels pays d'accueil de mesurer si leur arrivée n'est pas susceptible de les exposer à leur tour à des risques trop importants par rapport à ce que leur économie pourrait supporter en cas de difficultés rencontrées par ces nouveaux arrivants.

Un grand banquier parisien qui n'a pas souhaité être identifié propose une alternative en forme de boutade pour les banques britanniques: "Pour elles, moins qu'un référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, le vrai sujet c'est l'adoption de l'euro."

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(Marc Joanny, édité par Dominique Rogriguez)