* Kerry a vu Sissi; il y a "encore du travail", dit-il

* Il a aussi consulté Netanyahu, la Turquie et le Qatar

* Plusieurs options pour un cessez-le-feu sont sur la table

par Arshad Mohammed et Yasmine Saleh

LE CAIRE, 23 juillet (Reuters) - John Kerry a exhorté mardi le Hamas palestinien à engager des négociations de paix avec Israël à l'issue de discussions qu'il a qualifiées de constructives avec les dirigeants égyptiens au sujet de leur proposition de cessez-le-feu.

Après avoir rencontré le président égyptien Abdel Fattah al Sissi au Caire - l'Egypte contrôle un des accès à la bande de Gaza - , le secrétaire d'Etat américain a toutefois dit qu'il y avait encore "du travail à faire" pour résoudre le conflit.

"Le Hamas a un choix essentiel à faire, et c'est un choix qui aura des retombées importantes pour la population de Gaza", a dit John Kerry lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue égyptien, Sameh Choukri.

"Les Egyptiens ont fourni un cadre et un forum pour qu'il puisse venir à la table des négociations pour avoir une discussion sérieuse avec les autres factions des Palestiniens", a ajouté Kerry, parlant d'entretiens "consstructifs" entre les Etats-Unis et l'Egypte.

Le conflit en cours entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza depuis le 8 juillet a fait plus de 600 morts côté palestinien, selon le dernier bilan. Vingt-sept militaires et deux civils israéliens ont par ailleurs été tués.

Hamas a rejeté la proposition égyptienne, parce que, explique-t-il, elle ne tient pas compte de sa demande de libération de prisonniers et de levée du blocus économique imposé par Israël sur la bande de Gaza après la prise de contrôle de l'enclave par le Mouvement de la résistance islamique en 2007.

Le plan égyptien ne spécifie pas de calendrier pour la levée du blocus. Il se contente de dire que "les points de passage seront ouverts" et que "le passage des personnes et des biens par les postes-frontières seront facilités une fois la situation sécuritaire stabilisée sur le terrain."

Après sa réunion de deux heures avec le président Sissi, John Kerry s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et avec les ministres des Affaires étrangères de Turquie et du Qatar, apprend-on de source américaine.

L'AÏD, MOMENT D'UNE TRÊVE ?

Les Etats-Unis n'ont pas de contact avec le Hamas, qu'ils considèrent comme une organisation terroriste et comptent sur des intermédiaires tels l'Egypte, le Qatar ou la Turquie pour approcher ses dirigeants.

Le Fatah, le mouvement nationaliste du président palestinien Mahmoud Abbas, a également avancé une proposition visant à mettre fin aux combats. Elle appelle à un cessez-le-feu immédiat suivi de cinq jours de négociations, a déclaré Azzam al Ahmed, un responsable palestinien au Caire.

L'approche de l'Aïd el Fitr, la grande fête qui suit la fin du jeûne du Ramadan, pourrait fournir à toutes les parties un moment opportun pour se mettre d'accord sur un cessez-le-feu.

"Cela peut être une occasion. A la base, nous voulons qu'il y ait un cessez-le-feu aussitôt que possible, et, dans la mesure où c'est un repère qui peut contraindre le Hamas à venir à la table (des négociations), ce serait une bonne chose, mais au final, il faudra qu'ils arrêtent de tirer des roquettes", a déclaré un haut responsable de l'administration Obama.

Selon un deuxième responsable américain, plusieurs idées sont en discussion "sur la façon dont nous pouvons avancer aussi vite que possible vers un cessez-le-feu". Il n'a pas donné de détails.

"Pour l'instant, nous nous concentrons sur l'arrêt des tirs de roquettes, de sorte que nous puissions commencer une négociation sérieuse sur les points clés. Il y a une série d'options en cours d'examen pour un cessez-le-feu. Nous ne nous attendions pas à résoudre cette question aujourd'hui", a-t-il dit.

En cas de cessez-le-feu effectif, Israël et les Palestiniens devront aborder les questions de fond, a souligné John Kerry.

"Parvenir simplement à un cessez-le-feu n'est pas suffisant", a déclaré le secrétaire d'Etat. "Il est impératif qu'il y ait un engagement sérieux, des discussions, des négociations, concernant les problèmes de fond et toutes les affaires qui nous ont amené où nous sommes aujourd'hui." (Avec Shadia Nasralla et Steve Holland; Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)