LONDRES, 1er avril (Reuters) - Le gouvernement britannique a défendu lundi les nouvelles coupes prévues dans les dépenses sociales du projet de budget pour l'exercice 2013-2014, après les critiques nourries de plusieurs représentants religieux, qui les jugent injustes.

Le chancelier de l'Echiquier George Osborne a présenté le 20 mars un projet de budget placé sous le signe de l'austérité, alors que l'ampleur du déficit prive le gouvernement de la capacité de soutenir la croissance, dont la prévision a été divisée par deux.

Les mesures de rigueur prévoient notamment une hausse des allocations limitée à 1% pendant les trois prochaines années, bien au-dessous du niveau de l'inflation, à 2,8%.

Le ministre des Finances et le ministre du Travail et des Pensions, Iain Duncan Smith, ont qualifié de "Cassandre" les opposants à leur projet, dans un article du Telegraph à paraître lundi.

"Bien sûr, si vous avez écouté les Cassandre à gauche, vous devez penser que tout changement apporté au système de protection sociale, et toute tentative d'économiser de l'argent, marquent le début de la fin du monde", écrivent-ils.

"Nous sommes juste en train de rétablir les principes d'origine de l'Etat providence: à savoir que ceux qui peuvent travailler doivent travailler, et qu'une vie d'assisté ne doit pas être plus attirante qu'une vie passée à travailler", ont-ils ajouté.

L'Union baptiste de Grande-Bretagne, les Eglises méthodiste et réformée unie, ainsi que l'Eglise d'Ecosse ont critiqué dimanche ces coupes budgétaires, les jugeant injustes pour les pauvres.

Ces critiques font écho aux propos tenus le mois dernier par le primat de l'Eglise d'Angleterre, l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby.

"Le discours qui rend les pauvres responsables de leur pauvreté conduit à des mesures telles que celles qui sont annoncées aujourd'hui", a déclaré Paul Morrison, conseiller pour l'Eglise méthodiste, ajoutant que "la majorité des personnes démunies, aujourd'hui au Royaume-Uni, avaient un travail". (Mohammed Abbas; Hélène Duvigneau pour le service français)