Athènes (awp/afp) - Le chef de file de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a appelé lundi la Grèce à "conclure avant la fin de l'année" la revue des réformes qui lui sont prescrites, afin de sortir "proprement" de sa mise sous perfusion par l'UE et le FMI.

M. Dijsselbloem a par ailleurs estimé que le résultat des élections allemandes ne pèsera pas sur la gestion du dossier grec par la zone euro. "Mon avis est que la position allemande ne va pas changer", a-t-il affirmé dans une conférence de presse.

Avec le gouvernement grec, "nous partageons un fort intérêt commun à conclure rapidement la revue, avant la fin de l'année", a affirmé M. Dijsselbloem, résumant ses entretiens avec le Premier ministre, Alexis Tsipras, et le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos.

"Cela est faisable et doit être fait", afin de permettre à la Grèce d'opérer en août 2018 une "sortie propre" des programmes de prêts qui assurent sa survie financière depuis 2010 et de "redevenir financièrement indépendante", a-t-il ajouté.

"Notre but commun est de quitter le programme sans avoir besoin d'un autre", a enchéri M. Tsakalotos.

"Nous avons pris des décisions difficiles mais nous sommes désormais à la fin" (du programme), avait auparavant souligné M. Tsipras.

Pour obtenir de ses créanciers le feu vert périodique permettant de lui débloquer les prêts convenus, le pays doit en principe d'ici décembre remplir 95 pré-requis, dont une réforme de la fonction publique et des allocations sociales, des mesures de libéralisation du marché de l'énergie, et une accélération des privatisations.

Pour tenir les délais, cette troisième revue devrait être bouclée avant l'Eurogroupe du 4 décembre, soulignait lundi le quotidien économique grec Naftemboriki.

-'Bons souvenirs' -

Sans exclure que des "problèmes et difficultés" surgissent, une constante jusque là dans les négociations entre la Grèce et ses créanciers, M. Tsakalotos s'est dit convaincu qu'un terrain d'entente sera trouvé.

Son homologue néerlandais a souligné que "la confiance était revenue" en Grèce mais aussi à l'étranger sur les perspectives de redressement du pays.

Sa visite a d'ailleurs coïncidé avec la clôture formelle par l'Union européenne de la procédure de déficit excessif ouverte depuis 2009 contre la Grèce.

M. Dijsselbloem a souligné que le pays revenait de loin, en plaisantant sur les "bons souvenirs" qu'il gardait de la "salle historique" du ministère des Finances où il s'exprimait.

Lors de sa précédente visite à Athènes, après l'arrivée au pouvoir de la gauche radicale, il y avait mené un dialogue tendu avec le ministre des Finances de l'époque, Yanis Varoufakis, farouche pourfendeur de l'Eurogroupe.

Le pays avait ensuite frôlé la sortie de la zone euro, avant de consentir à une prorogation de l'austérité en échange de son maintien sous perfusion jusqu'en août 2018.

M. Dijsselbloem devait conclure sa visite dans la soirée en participant à une conférence économique au côté de Jack Lew, ancien secrétaire au Trésor des Etats-Unis.

Après avoir perdu depuis 2010 un quart de son PIB, et souffert d'une envolée record du chômage, la Grèce prévoit une timide croissance pour 2017.

afp/rp