(Actualisé avec commentaires du FMI, de l'UE)

par Renee Maltezou et Karolina Tagaris

ATHENES, 29 juillet (Reuters) - La prochaine évaluation des progrès réalisés par la Grèce dans le cadre de son programme d'aide international de 240 milliards d'euros commencera avec des discussions à Paris, le gouvernement grec n'ayant eu de cesse de dire que les interminables évaluations à Athènes sapaient le moral de la nation.

Des responsables ont dit mardi à Reuters qu'ils voulaient que les réunions entre le gouvernement grec et les créanciers internationaux de la Grèce - la "troïka" composée du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de l'Union européenne - soient "plus efficaces et moins chargées d'émotion".

Le gouvernement grec subit en effet la pression de la rue à chaque fois que des inspecteurs de la "troïka" viennent à Athènes pour faire le point sur la mise en oeuvre de réformes impopulaires et de coupes budgétaires.

Les syndicats saississent l'occasion de visites de la "troïka" pour organiser des manifestations qui, pour certaines d'entre elles, ont dégénéré en des échauffourées dans le centre-ville d'Athènes.

Les commerçants se plaignent pour leur part du manque à gagner induits par les visites à répétition de la troïka, à chaque fois représentées par les médias grecs comme étant un des symboles du déclin du pays.

En 2012, une enquête menée par l'ESEE, principale fédération patronale du secteur de la distribution, est arrivée à la conclusion que les missions de la troïka en Grèce et l'annonce de mesures difficiles qui s'en suivaient généralement avaient un effet négatif sur le sentiment des consommateurs, ce qui se traduisait par des milliards d'euros de manque à gagner pour le commerce.

LE LIEU N'A AUCUNE IMPORTANCE, SELON SYRIZA

Un haut responsable grec a précisé que les discussions prévues à Paris porteraient sur la manière de combler les trous budgétaires du pays ainsi que ses manques en besoins en financement.

Il a ajouté avoir bon espoir que ces réunions hors de Grèce deviennent la norme, soulignant que les pourparlers à Paris auront lieu entre le 3 et le 5 septembre.

Des sources proches des discussions ont toutefois noté que la réunion de Paris était un rendez-vous "préparatoire", précédant le passage en revue de la situation en tant que telle et n'excluant pas de nouvelles visites régulières des inspecteurs de la troïka à Athènes.

Une porte-parole du FMI a confirmé que la troïka aurait des entretiens à Paris avec des ministres grecs en septembre, ajoutant que le but de la réunion était d'identifier les sujets clefs de la prochaine évaluation du respect par le pays des conditions attachées au plan d'aide, dont la première mouture remonte à 2010.

Un porte-parole de l'Union européenne a pour sa part dit que cette prochaine évaluation aurait lieu à Athènes au cours de la seconde quinzaine de septembre.

Alekos Kalyvis, membre du parti de gauche Syriza, opposé aux mesures d'austérité imposées par les créanciers internationaux, estime de son côté que le lieu des réunions entre la troïka et des responsables grecs n'avait aucune importance.

"Que ces discussions aient lieu à Paris ou au Zimbabwe, cela ne changera rien. La troïka n'est pas prête de partir, la situation ne changera pas", a-t-il dit. (Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)