Athènes (awp/afp) - La Banque centrale européenne (BCE) "attend une solution" sur la dette publique grecque dont la viabilité soulève de "sérieuses préoccupations", a indiqué lundi à Athènes, Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institution.

"Tous les principaux acteurs du programme d'ajustement de l'économie grecque réalisent qu'il y a des préoccupations sérieuses sur la soutenabilité de sa dette", a souligné M. Coeuré au cours d'une conférence sur "l'avenir de l'économie grecque", organisée par la Chambre gréco-américaine.

Il a relevé que les ministres des Finances de la zone euro, qui doivent se réunir le 5 décembre, sont "en train de discuter des mesures à court, moyen et long terme sur la dette grecque.

La BCE "attend une solution qui peut rassurer les marchés, restaurer la confiance sur la viabilité de la dette dans un environnement macroéconomique incertain" et permettre "l'implication FMI dans le programme grec", a-t-il souligné.

La participation du Fonds monétaire international "renforcera la crédibilité du programme grec et facilitera le retour de la Grèce sur les marchés d'emprunt internationaux avant la fin du programme, en juillet 2018", a plaidé M. Coeuré.

Mais le FMI tergiverse toujours sur cette participation, face à l'opposition de certains pays de l'UE, dont l'Allemagne à une restructuration de la dette grecque.

Athènes attend de l'Eurogroupe de lundi prochain, l'adoption de mesures de court terme sur sa dette et l'ouverture de la discussion sur celles à plus long terme.

"Il y a de grands progrès concernant les mesures à court terme du mécanisme européen de de stabilité (MES) pour réduire le risque de la dette (...), nous espérons des mesures à moyen et long terme", a relevé le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, succédant à la tribune à M. Coeuré.

Face à ceux "qui en Europe croient que le problème de la Grèce n'est pas sa dette mais la compétitivité de son économie", M. Tsakalotos a aussi réaffirmé le souhait grec d'une révision à la baisse de l'excédent primaire budgétaire (hors charge de la dette) de 3,5% du PIB réclamé par les créanciers du pays pour 2018 et les années suivantes.

Une réduction de cet objectif, à 2,5%, dégagerait une différence "qui pourrait être utilisée pour alléger l'imposition des petites et moyennes entreprises et favoriser leur compétitivité", a-t-il insisté.

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