Si l'Indonésie protégeait mieux ses forêts tropicales, elle pourrait générer des milliards de dollars de revenus supplémentaires. Mais si elle continue de les abattre et de les transformer en plantations de palmiers à huile, elle divisera ses dividendes par trois, révèle un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), daté de fin septembre et commandé par les autorités indonésiennes.

La plupart des zones côtières de Sumatra, constituées de tourbières et de forêts, valent actuellement plus de 22.000 dollars l'hectare, au prix actuel du carbone. Une fois défrichées et utilisées pour la production d'huile de palme, elles ne vaudraient plus que 7.400 dollars l'hectare. Entre 1985 et 2007, près de la moitié des forêts de Sumatra ont disparu.

L'Indonésie se situe dans le top 5 des mauvais élèves au niveau international : entre 2005 et 2010, le pays a connu une forte accélération de son taux de déforestation. Le déboisement mondial est responsable de près de 18% des gaz à effet de serre (l'équivalent de six gigatonnes (Gt) de CO2), selon les estimations actuelles, soit plus que l'ensemble du secteur des transports et un peu moins seulement que la filière énergie.

En 2009/2010, l'Indonésie concentrait 47% de la production mondiale d'huile de palme, dont le rendement à l'hectare est nettement supérieur aux autres oléagineux. Et la demande mondiale est en constante augmentation.

Parallèlement à la publication de ce rapport, l'Indonésie a commencé à mettre en œuvre de nouvelles techniques de gestion des forêts : réduction des émissions liées au déboisement et investissements pour une gouvernance durable et à long terme. Un pas important, à l'approche de la Conférence mondiale des Nations unies sur le développement durable, en juin 2012.