WASHINGTON, 19 mai (Reuters) - Les questions de défense, l'Afghanistan et la crise en Europe ont occupé le premier entretien entre François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron, vendredi à Washington.

Le président socialiste et le leader conservateur se sont rencontrés à quelques heures de l'ouverture du G8 de Camp David à la résidence de l'ambassadeur de Grande-Bretagne dans la capitale américaine.

A l'heure où la crise impose des restrictions budgétaires, les leaders des deux principales puissances armées d'Europe ont souligné leur volonté de poursuivre la coopération en matière de défense, raffermie pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

"Nous sommes deux puissances nucléaires en Europe, nous avons une volonté commune de garder l'efficacité de nos armes et faire en sorte de chercher toutes les coopérations possibles, et pas seulement dans le nucléaire", a souligné François Hollande après l'entretien, qui s'est tenu en présence des ministres français des Affaires étrangères et des Finances Laurent Fabius et Pierre Moscovici.

France et Grande-Bretagne sont "fermement décidées à travailler ensemble pour en tirer un bénéfice commun. Nous avons franchi de grands pas à cet égard ces dernières années", a souligné David Cameron.

Comme plus tôt dans la journée lors de son entretien avec Barack Obama, François Hollande a informé son hôte britannique de sa décision de retirer les "troupes françaises combattantes" d'Afghanistan d'ici la fin 2012.

En matière de relance de l'Europe par la croissance, une idée que François Hollande compte marteler tout au long de son séjour américain, président et Premier ministre ont préparé la réunion informelle des leaders des pays de la zone euro de mercredi prochain à Bruxelles.

"Sur la croissance nous n'avons pas forcément toujours les mêmes options mais ce que nous ferons au conseil informel du 23 mai, c'est de mettre tout sur la table pour chercher ensuite la meilleure manière de relancer l'activité dans notre pays sans recourir à des dépenses publiques que personne ne peut d'ailleurs augmenter", a dit François Hollande.

David Cameron a invité François Hollande au Royaume-Uni. Le nouveau président français a volontiers accepté, non sans rappeler qu'aucun leader conservateur européen n'avait voulu le voir pendant la campagne électorale.

"Je n'ai pas pu rencontrer David Cameron avant les élections, et donc je suis d'autant plus heureux de pouvoir le rencontrer après", a-t-il dit. (Elizabeth Pineau, édité par Hélène Duvigneau)